2019 - Peut-on évaluer expérimentalement l'impact des processus participatifs pour la gestion de l'eau ? Etude d'une méthode générique ciblant l'évaluation de capabilités - Sarah Loudin

Résumé : L'implication des populations dans les processus de décision concernant la gestion de leurs ressources naturelles a été largement encouragée par les acteurs institutionnels, de l'échelle nationale à l'échelle internationale. L’évaluation de ces processus est importante pour déterminer leur efficacité et renforcer leur gouvernance. C'est pourquoi nous avons proposé avec cette thèse de développer un outil d'évaluation des impacts des processus participatifs dans le temps sur les personnes y prenant part. Pour ce faire, nous explorons l’utilisation d’une expérimentation sociale pour accomplir cette tâche et nous nous concentrons sur les capabilités des participants, c’est-à-dire leurs libertés d’être et de faire auxquelles ils accordent de la valeur. Ainsi, la principale question de recherche de cette thèse est la suivante: est-il possible d’utiliser une expérimentation sociale basée sur un jeu de rôle pour évaluer l’impact des processus participatifs pour la gestion de l’eau sur leurs participants?

Nous nous sommes concentrés sur trois capabilités liées à la prise de décisions participative dans le domaine de la gestion des ressources en eau: être capable, en tant qu’individu, de s’exprimer dans un contexte social déterminé; être capable de faire collectivement le diagnostic d'une situation problématique; et être capable de collectivement établir des règles pour gérer un socio-écosystème et de les mettre en œuvre.

Nous avons conçu l’expérimentation CappWag, un outil d’évaluation mixte reposant sur un jeu de rôle ad hoc appelé CAPPWAG (divisé en une version ex ante, CAPPWAG-RIVIERE, et une version ex post, CAPPWAG-LAC), un questionnaire et un débriefing collectif. Nous avons mis en œuvre l’expérience CappWag sur deux études de cas: une unique évaluation de capabilités en Tunisie dans le cadre du projet PR-OSCAR ; et une évaluation ex ante ex post en France avec des étudiants de première année au sein du Master Eau et participant à un cours de trois mois sur la Gestion intégrée des ressources en eau. Les résultats ont montré que les capabilités évaluées dans les douze groupes de participants variaient considérablement en termes d’existence et de développement. Dans le cas du Master Eau, l’évolution des trois capabilités au cours des trois mois du cours de GIRE était tout aussi diverse et, malgré nos attentes, elles n’ont pas toujours augmenté, et parfois même diminué. La méthodologie que nous avons utilisée pour analyser les données s'est avérée être un compromis intéressant entre la collecte et le traitement des données et la précision des résultats finaux fournis aux chercheurs, mais également aux praticiens et aux participants. L'évaluation des capabilités collectives a été la partie la plus difficile des analyses, en raison des multiples configurations possibles de groupes qui peuvent avoir lieu pendant un atelier. Malgré les efforts entrepris pour rendre l'outil d'évaluation aussi attrayant que possible pour les participants et les praticiens, son inclusion dans de vraies processus participatifs pourrait encore être améliorée, afin de garantir sa double mise en œuvre (ex ante et ex post). L’approche par les capabilités qui sert de cadre conceptuel à cette thèse présente de solides atouts pour saisir les motivations, les intérêts et les capacités des participants en termes de gestion des ressources en eau et d’action collective. Afin d’être encore plus utile aux praticiens et aux participants, notre outil d’évaluation tirerait profit de la collecte et du traitement d’informations supplémentaires concernant la participation des personnes au processus participatif ou à la formation évalués dans la vie réelle, ainsi qu’aux événements et aux dynamiques sociales s’y déroulant.

 

Mots-clés : approche par les capabilités, capabilités collectives, suivi-évaluation, expérimentation sociale, gestion participative de l’eau.

 

Ces travaux ont été dirigés par M. Nils FERRAND et co-endrés par M. Patrice GARIN.

Membres du jury : 

  • Mme Juliette ROUCHIER, Directrice de Recherche, CNRS, UMR LAMSADE (Rapporteure)
  • Jérôme BALLET, Maître de Conférences, Université de Bordeaux, UMR GREThA (Rapporteur)
  • Mme Sylvie LARDON, Directrice de Recherche, INRA, UMR Metafort (Examinatrice)
  • Nicolas BECU, Chargé de Recherche CNRS, UMR LIENs (Examinateur)
  • Alexandre Apsan FREDIANI, Associate Professor, The Bartlett Development Planning Unit, University College London (Examinateur)
  • Arnaud BANOS Directeur de Recherche, CNRS, UMR IDEES (Examinateur)
  • Olivier BARRETEAU, ICPEF, Irstea, UMR G-EAU (Examinateur)
  • Nils FERRAND, Chargé de Recherche, Istea, UMR G-EAU (Directeur de thèse)

Informations supplémentaires

  • Contact:

    Doctorant : Sarah Loudin
    E-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

  • INFORMATION THESE:

    École Doctorale : 581 - Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (ABIES), (AgroParisTech)
    Directeur de thèse : Nils Ferrand (IRSTEA)
    Encadrant : Patrice Garin
    Date Début : 01/12/2015
    Date de soutenance : 07/10/2019

  • Equipe(s) de l'UMR concernée(s):

    IPD - Ingénierie pour la Participation et la Décision

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