Elamri 0941 web© Elamri Y.: Les dispositifs agrivoltaïques de la plateforme expérimentale de Lavalette. De part et d’autres, les dispositifs dynamiques (inclinaisons des panneaux variables) et au centre, les dispositifs à inclinaison fixe.

 

L’agrivoltaïque, association sur une même surface d’une production agricole et d’une production d’énergie d’origine photovoltaïque, apparait aujourd’hui comme une solution innovante pour atténuer les effets du changement climatique, notamment sur le secteur agricole. Déjà imaginées en 1982, les premières expérimentations débutées à Montpellier (France) en 2010 ont montré la pertinence de cette association à travers un maintien des rendements sous certaines conditions, une meilleure efficience d’utilisation du sol ainsi qu’une diminution de la consommation en eau des cultures sous ombrage. Suite à ces travaux pionniers réalisés sous des panneaux photovoltaïques à inclinaison fixe, l’utilisation de panneaux dynamiques à inclinaison variable est apparue nécessaire pour réduire l’hétérogénéité du rayonnement disponible pour la culture mais aussi, adapter la stratégie d’ombrage aux besoins radiatifs de la culture au cours de son développement.


Elamri 0970 web© Elamri Y.: Ombrage sous les dispositifs agrivoltaïques de Lavalette lors des expérimentations conduites sur des laitues irriguées en goutte à goutte. Au premier plan, l’ombrage sous dispositif dynamique. Au second plan, ombrage sous dispositif fixe en semi-densité. En arrière-plan, ombrage sous dispositif fixe pleine densité (correspondant à une centrale photovoltaïque classique élevée à 4.5m de hauteur)

 

La présente thèse avait pour objectif de caractériser et de modéliser l’impact de la présence de panneaux solaires sur le bilan hydrique d’une culture conduite sous dispositif agrivoltaïque dynamique en vue d’optimiser la stratégie d’irrigation et le pilotage de l’inclinaison des panneaux. Les expérimentations menées sur une culture de laitues ont mis en évidence l’intérêt de panneaux dynamiques afin de réduire les hétérogénéités radiatives. Le développement d’un modèle de redistribution des pluies par les panneaux photovoltaïques a permis la mise en œuvre d’une stratégie de pilotage de l’inclinaison en temps réel a permis d’homogénéiser les cumuls observés au sol. L’adaptation d’un modèle de bilan hydrique et de développement de culture par l’ajout d’un module décrivant la dynamique stomatique sous ombrage fluctuant a permis de décrire la consommation en eau de la culture et son développement sous différentes stratégies de pilotage de l’ombrage. Enfin, différentes stratégies de pilotage de l’inclinaison des panneaux photovoltaïque ont pu être simulées et évaluées à l’aide d’un indicateur globale intégrant l’efficience d’utilisation du sol, la productivité de l’eau, le décalage de maturité et les sources d’hétérogénéités pouvant affecter la production de laitues.



Installation forage illicite Plaine de Kairouan Tunisie Amal AziziLe développement rapide de l’usage des eaux souterraines pour l’irrigation en Tunisie a permis une croissance agricole considérable. Mais dans de nombreuses régions un tel développement devient non durable, comme c’est le cas pour la plaine de Kairouan en Tunisie centrale.


La tendance au morcellement des exploitations agricoles et l’augmentation continue du prix des intrants dans ce territoire irrigué ont conduit à une diminution des revenus des agriculteurs, incitant les irrigants à s’orienter vers des cultures à haute valeur ajoutée, pour rentabiliser leurs petits lots de terre. Mais ces cultures (maraîchage et vergers) sont en contrepartie plus consommatrices en eau, entraînant une situation de déséquilibre entre l’offre et la demande. Ce déséquilibre est encore accentué par la succession des périodes de sècheresse et les dysfonctionnements de la distribution de l’eau dans les PPI, avec des risques fréquents de pannes et des tours d’eau très longs. Ceci a engendré une compétition entre les usagers pour accéder à la ressource et une frénésie d’installation de forages privés entrainant un rabattement annuel du niveau de la nappe d’environ 1,5 m/an (CRDA, 2015).


L’administration n’arrive pas à contrôler l’expansion des prélèvements individuels et doit constamment arbitrer entre des objectifs de préservation des ressources en eau (fermeture des forages) d’une part et la consolidation du développement agricole dans la région (fixation de la population rurale, maintien des niveaux de production, amélioration du revenu agricole) d’autre part. En l’absence d’une application réelle des lois pour limiter la surexploitation des nappes, c’est toute l’économie agricole qui est fragilisée, avec des effets en cascade sur le développement rural, les filières agricoles, et in fine la sécurité alimentaire du pays. Dans ce contexte de surexploitation des nappes, l’estimation de la demande en eau et l’identification de ses déterminants paraissent incontournables. La demande en eau estimée permet de quantifier l’écart existant et les déséquilibres à venir entre disponibilité et besoin et d’évaluer au mieux les options de gestion de la ressource.


Nous voulons dans ce travail décrire brièvement le contexte actuel de plaine de Kairouan, la typologie existante des exploitations agricoles, et les évolutions qui sont apparues depuis les années 2005. Nous essayerons de comprendre :
- Y a-t-il eu des changements importants dans la structure des exploitations (morcellement, main d’oeuvre, équipements …) qui ont influencé leurs choix de production et donc leur demande en eau?
-Dans quel sens et dans quelle proportion ont évolué les superficies irriguées ? Y a-t-il eu des modifications des cultures irriguées ? Les pratiques et techniques d’irrigation ont-elles changé ?
-Y a-t-il des inégalités d’accès à la ressource ? Ont-elles augmenté ou diminué dans la période récente ? Cela amène-t-il au développement d’échanges d’eau entre exploitations ?

Ensuite, nous modéliserons le fonctionnement des exploitations types (modélisation microéconomique), en tenant compte des contraintes qui pèsent sur elles et des échanges de foncier et d’eau qui ont eu lieu entre les agriculteurs.
Etant donné un contexte actuellement très changeant (marchés, réglementation, climat), prévoir la demande en eau d’irrigation à moyen et long termes doit tenir compte des incertitudes sur l’impact sur les exploitations agricoles qu’auront les changements de contexte. Ainsi nous proposons de simuler la variation de la consommation en eau en fonction de différents scénarios climatiques, d’options de politique agricole et d’un ensemble d’instruments de gestion. 

 

Mots clefs : Exploitation agricole, territoire irrigué, demande en eau, modélisation, simulation, instruments économiques, ateliers de prospective

 

Photos : Installation forage illicite, Plaine de Kairouan Tunisie©Amal Azizi

 

Travail de thèse réalisé par David NORTES MARTINEZ au sein du CIRAD et Irstea, dans le cadre du Projet Retina, sous la direction de Stefano Farolfi (CIRAD) et le co-encadrement de Frédéric Grelot (Irstea).

 

Résumé: Les conséquences néfastes des inondations sur la société sont le résultat probable de facteurs socio-économiques. Les nouvelles pratiques en matière de prévention des dommages causés par les inondations se sont éloignées de la mise en œuvre de mesures structurelles pour inclure également des mesures non structurelles. Ces derniers intègrent, entre autres, les services des écosystèmes, exploitant ainsi le potentiel des écosystèmes pour prévenir, réguler et réduire les risques liés aux inondations. Ce changement, même s'il poursuit des niveaux plus élevés de prévention des risque et des dommages, ainsi qu'une volonté de durabilité économique, renforce la protection des zones urbaines et industrielles au détriment des zones rurales et agricoles (plus exposées). Mais les secteurs agricoles ont en réalité des structures singulières qui les rendent particulièrement vulnérables aux fluctuations des revenus et des cash flows. L'agriculture est aussi de plus en plus considérée comme un système socio-écologique complexe (SES), constitué de l'ensemble des activités agricoles, du territoire, de l'environnement et des relations établies entre ces trois éléments. En tant que tels, il existe des facteurs qui, à plusieurs niveaux, jouent un rôle fondamental dans la détermination de la vulnérabilité du système agricole.

 

Dans la mesure où la discrimination entre les types d'exploitations est essentielle pour fournir des évaluations des impacts et des vulnérabilités fiables, cette thèse se concentre sur la production de vin et propose une étude micro-économique du Système Coopératif de Vinification (SCV). Ce système présente des caractéristiques qui le caractérisent comme une SES. Nous cherchons donc à étudier dans quelle mesure l'intégration de plusieurs échelles d'analyse contribuent à la détection, à la compréhension et à la caractérisation des facteurs de vulnérabilité d'un SCV aux inondations. Nous considérons la vulnérabilité comme une propriété intrinsèque de tout élément/système qui dépend de la sensibilité à subir des dommages et de la capacité à faire face aux conséquences de l'aléa. En conséquence, nous pouvons évaluer la vulnérabilité d'un système et de ses facteurs déterminants grâce à l'estimation des dommages causés par les inondations.

 

Nous proposons et construisons un nouveau modèle d'évaluation des dommages aux inondations pour le SCV (modèle COOPER), basé sur des données obtenues de deux cas d'étude dans le Sud de la France: les départements de l'Aude et du Var. Pour développer le modèle COOPER, nous utilisons une approche multi-agent qui nous permet de faire une description du système "bottom-up", en identifiant les entités clés, leurs interactions et l'environnement dans lequel elles se déroulent.

 

L'utilisation du modèle COOPER comme laboratoire d'évaluation ex-ante des dommages causés par de multiples inondations met en évidence l'importance d'une identification correcte des interactions entre les éléments du système. Si les interactions ne sont pas bien identifiées, les dommages sur le système (et par autant la vulnérabilité) peuvent soit être surestimés, soit sous-estimés. Aussi, la possibilité de décrire en détail les agents et les règles du système productif, ainsi que la présence d'interactions explicites, nous permettent d'identifier et d'estimer le poids que différents facteurs significatifs ont dans la susceptibilité du système à subir un préjudice ou la capacité à faire face aux conséquences d'un risque d'inondation.

Mlle Hind OUBANAS a soutenu publiquement ses travaux de thèse intitulée "Assimilation variationnelle de données satellitaires dans un modèle hydraulique Saint-Venant complet dans le contexte de bassins non instrumentés"

Le mercredi 31 janvier à 14h, à Toulouse, dans l’amphithéâtre de Collecte Localisation Satellite (CLS).

Le 28 novembre à 10h00 à l'INAT (Institut National Agronomique de Tunisie) à Tunis, Hamza JERBI a soutenu sa thèse de doctorat intiulée "Evolution des processus hydrologiques autour de l’oued Merguellil en Tunisie Centrale sous l’action humaine : caractérisation des formes d’évolution et quantification des flux ", sous la direction de Christian LEDUC (IRD) et Jamila TARHOUNI (INAT) avec un co-encadrement de Sylvain Massuel (IRD).

Sandrine Dhénain a soutenu sa thèse intitulée "Les territoires littoraux languedociens face aux changements globaux : trajectoires et politiques d’adaptation"

Le mardi 20 février 2018 à 9h30 à AgroParisTech - 648 rue Jean-François Breton - MONTPELLIER (34) en salle AMAZONE

 

devant le jury composé de :

  • Olivier BARRETEAU, IRSTEA Montpellier, Directeur de thèse
  • Pieter LEROY, Radboud University, Rapporteur
  • Mme Virginie DUVAT, Université de La Rochelle, Rapporteur
  • Mme Anne HONEGGER, ENS Lyon, examinatrice
  • Mme Laura MICHEL, Université de Montpellier, examinatrice
  • Ghislain DUBOIS, TEC Conseil, invité

 Mots clés : Adaptation, Changement climatique, Politiques publiques, gouvernance

RESUME

Avec la montée en force des changements climatiques, une injonction à s’adapter est lancée par les instances internationales et nationales aux décideurs locaux, aux collectivités locales et aux acteurs des territoires. Le passage à l’action n’est pourtant pas aisé. Enjeu de politique publique, l’adaptation se présente comme un sujet très technique. Dans la littérature, elle a souvent été envisagée comme résiduelle, comme un état à atteindre. Son sens, ses arbitrages et ses dimensions politiques restent implicites. Cette thèse s’intéresse aux processus et aux trajectoires d’adaptation face aux changements globaux. Elle investigue plus particulièrement les politiques locales d’adaptation discutées et mises en œuvre sur les territoires littoraux héraultais et gardois. L’adaptation recouvre un répertoire d’actions multiples. Quatre logiques politiques ont été identifiées, correspondant à certains instruments d’action publique, traduisant un projet territorial spécifique, des ambitions de transformation ainsi que certaines modalités de régulation politique. Au niveau local, des cadrages propres aux territoires balisent la mise en discussion et la mise en politique. Ils sont en décalage avec les cadrages à d’autres échelles, notamment nationales. Des relations de pouvoir se jouent autour de cet enjeu de l’adaptation au changement climatique entre les territoires qui choisissent et ceux qui subissent. La territorialisation de l’adaptation s’inscrit dans les dynamiques de métropolisation. L’adaptation se décline par des actions non coordonnées entre elles et cela pose le problème d’absence d’arènes pour discuter de leur articulation. Combinant l’analyse de la résilience et des vulnérabilités avec la Political Ecology, la sociologie et la science politique, la thèse vise à mettre en exergue les dimensions sociales et politiques dans les processus d’adaptation. Pour ce faire, l'investigation porte plus spécifiquement sur les politiques locales en lien avec le changement climatique mais aussi l’aménagement du territoire, la gestion des risques et la gestion de l'eau mises en œuvre sur les territoires littoraux héraultais et gardois. La thèse propose une démarche interdisciplinaire à partir d’une approche empirique et inductive. Loin d’être une problématique uniquement technique, l’adaptation au changement climatique est plurielle et éminemment politique.

Zone de Haffouz Amon Bassin Versant Merguellil Tunisie Meriem JouiniDans les zones semi-arides, l'agriculture est basée sur des ressources "eau et sol" limitées et fragiles souvent surexploitées. L'évaluation environnementale dans ces zones est difficile due au manque de données. Notre zone d'étude est située à l'amont du bassin versant de Merguellil, situé en Tunisie centrale, un pays méditerranéen, caractérisé par un climat semi-aride avec une forte variabilité des précipitations et des taux d'évaporation élevés (Lacombe, 2008) et elle est considérée comme une importante zone de recharge des aquifères. Dans la région méditerranéenne, la dégradation des sols et les ressources en eau constituent un enjeu pour l'homme et l'environnement. L'agriculture en Méditerranée se caractérise par des exploitations de petite taille - un grand nombre de fermes ont moins de 10 hectares - et économiquement moins efficaces. L'amont du Merguellil réunit des enjeux environnementaux majeurs tels que des ressources variables et limitées, la surexploitation des ressources en eau, le faible contrôle de l'accès à l'eau et une dégradation accélérée des sols. Ces problèmes sont également rencontrés dans tout le bassin méditerranéen, le bassin Merguellil peut alors être considéré comme un cas exemplaire (Leduc et al., 2007). Cette zone présente également une faible disponibilité de données. A partir de 1990, ce bassin a fait l'objet de plusieurs travaux de conservation des eaux et des sols pour le protéger contre l'érosion et protéger la partie aval du bassin versant de Merguellil (la plaine du Kairouan). Le développement d’une agriculture irriguée de plus en plus intensive et l'expansion rapide des aménagements de conservation ont posé la question de leurs impacts environnementaux et particulièrement sur la qualité des sols.

Dans le cadre de la gestion des ressources communes "eau et sol" et de la prise en compte de la diversité des pratiques agricoles au sein d'un territoire agricole, il est important d'évaluer les impacts à l'échelle d'un territoire. Notre objectif principal est évaluer les impacts environnementaux des aménagements de conservation des eaux et des sols (CES) et des systèmes agricoles les plus pertinents par une ACV à l’échelle du territoire.

L’ACV est l'approche de  l'Analyse de Cycle de Vie, c'est une méthode normalisée à l'échelle internationale largement utilisée pour évaluer les impacts environnementaux potentiels d'un système par comptabilité de la consommation de ressources et les émissions dans des objectifs d’éco-conception ou pour optimiser des processus existants. Elle présente des caractéristiques d’approche globale (tous les impacts environnementaux sont considérés) et de cycle de vie (« du berceau à la tombe »).Le sol est une composante essentielle de l'écosystème non seulement pour la production agricole mais aussi pour la durabilité de l'écosystème (la régulation des flux, habitat, …).  Il est ainsi important d'évaluer les impacts des activités sur la qualité du sol. Pour appliquer l’ACV à notre système, il faut prendre en compte des impacts des types de "Land use" dans notre territoire. Cependant, les aménagements de conservation des eaux et des sols (CES) ne sont pas pris en compte dans les méthodes actuelles en ACV. L’objectif principal de cette thèse est de fournir aux décideurs des connaissances sur les impacts environnementaux des ouvrages de CES à l’échelle d’un territoire. L’atteinte de ces objectifs pose trois questions de recherche :

  • Comment obtenir sur le territoire des données d’inventaire pour évaluer les impacts des activités agricoles ? Comment réaliser l’ACV d’un territoire avec une faible disponibilité de données?
  • Comment prendre en compte dans l’ACV les impacts des ouvrage CES sur la ressource "sol" ?
  • Comment intégrer les activités agricoles (y compris les pratiques) et CES dans une approche territoriale pour fournir des éléments de décision aux différents acteurs ?

Le terrain des pays du Sud pose une contrainte majeure pour une évaluation environnementale, c'est la disponibilité et la robustesse des données des pratiques et des systèmes agricoles et ainsi notre stratégie est de coupler l'approche de l'analyse de cycle de vie (ACV) avec une démarche participative dans l'amont du bassin versant de Merguellil en Tunisie centrale. Le couplage  entre ces deux approches consiste à intégrer les connaissances et la perception des acteurs locaux et à créer des connaissances sur les impacts environnementaux pour tous les acteurs de notre territoire (les décideurs, les agriculteurs,…) dans un contexte d'aide à la décision.

 

Mots clés : Analyse cycle de vie (ACV), Ressources "Eau & Sol", Evaluation environnementale

Photos : Zone de Haffouz, Amont Bassin versant Merguellil, Tunisie©Meriem Jouini

Entre agriculture irrigue et pluviale Amont du bassin versant de Mergullil Houssem BraikiLa Tunisie cherche à réorienter ses politiques d’aménagement et de conservation des eaux et des sols (ACES) afin qu’elles gagnent en efficacité, en s’appuyant sur des démarches participatives innovantes.  Cette réorientation passe par le renforcement du dialogue entre les principaux acteurs des espaces ruraux concernés, agriculteurs et administration. Cependant, cette orientation s’inscrit dans des contextes ruraux souvent peu documentés où la dimension environnementale nécessite d’être objectivée. En plus, l'intensification agricole d’une agriculture irriguée en Tunisie centrale, engendre des impacts environnementaux locaux et régionaux, liés à une consommation accrue en intrants et ressources, dont l’eau et le sol. En faveur d'une agriculture plus durable et pour éclairer les politiques publiques de développement agricole, il est nécessaire d’évaluer les impacts des pratiques agricoles et d’aménagement, et ceci à l’échelle d’un territoire. La question est ainsi de savoir comment mettre en œuvre une démarche d'évaluation environnementale dans un contexte 1) de rareté de données fiables y compris statistiques, et de complexité des pratiques agricoles, 2) de proéminence des questions socioéconomiques sur les préoccupations environnementales 3) de méconnaissance de la perception des acteurs locaux sur ces questions et donc de difficulté à identifier des indicateurs pertinents et mobilisables.

Nous proposons une démarche participative originale conçue pour permettre de produire de l’information de qualité en valorisant les savoirs locaux, de partager et prendre en compte les perceptions des différents acteurs, et enfin de construire des consensus pour contribuer à l’élaboration de politiques d’ACES plus efficaces. L’évaluation mobilise un double dispositif comprenant des observateurs extérieurs et une enquête de satisfaction auprès des participants. Elle s’appuie sur une grille d’évaluation de cette démarche, de ses produits et des effets induits à court terme. La structuration progressive et adaptative de la démarche, les choix des acteurs, des lieux de réalisation des ateliers et le recours à un animateur neutre ont été des facteurs très importants pour satisfaire aux critères d’évaluation de la démarche. Le partage et la prise en compte des informations et des données collectées mais aussi des expertises et perceptions des différents acteurs a permis de produire des informations jugées satisfaisantes ou très satisfaisantes par la totalité des participants. Cela a nourri les connaissances de tous les acteurs et contribué à une dynamique constructive d’apprentissage collectif. L’engagement et la mobilisation des acteurs, en particulier nationaux, dans cet espace opérationnel de concertation sur les enjeux territoriaux, les pratiques agricoles et les ACES ont montré une trajectoire d’ouverture vers la décentralisation du pouvoir politique.

 

Mots clefs : Approches participatives, aménagement de bassins versants, conservation des ressources naturelles, agriculture, évaluation

Photos : Entre agriculture irriguée et pluviale, Amont du bassin versant de Mergulil©Houssem Braiki

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