Vendredi découverte - Projet Dem’Eaux Thau : une première hydrogéologique mondiale à G-eau - suivi d’un inversac à la source sous-marine de la Vise dans la Lagune de Thau - Claudine Lamotte et JC Maréchal (BRGM, G-eau)
Vendredi 20 octobre 2023, Claudine Lamotte et Jean-Christophe Maréchal (BRGM, G-eau) nous présenteront le projet " Dem’Eaux Thau : une première hydrogéologique mondiale à G-eau - suivi d’un inversac à la source sous-marine de la Vise dans la Lagune de Thau ".
La présentation se déroulera à la fois en présentiel dans la Salle Aquademie, sur le site Hydropolis Lavalette, 361, rue JF Breton, BP 5095 - 34196 Montpellier cedex 5 et en visio via le lien suivant : https://inrae-fr.zoom.us/j/9360422925.
Résumé :
L’étang de Thau, situé au sud-ouest de Montpellier, constitue un hydrosystème dont les enjeux de gestion sont particulièrement sensibles : conchyliculture dans l’étang, alimentation en eau potable des communes par l’aquifère karstique superficiel et activités thermales de la station de Balaruc-les-Bains par les venues d’eau souterraine profonde chaude.
La source sous-marine de la Vise, située au fond de l'étang de Thau à une profondeur de 30 m, est le principal exutoire de l’aquifère karstique jurassique régional.
Au cours des cinquante dernières années (de 1967 à 2014), six intrusions ponctuelles d'eau salée (appelées " inversac ") se sont produites, inversant le débit de la source sous-marine pendant une période variant de quelques semaines à quelques mois. Ce processus induit à la source une intrusion d'eau salée dans l'aquifère karstique.
Le projet de recherche Dem’Eaux Thau a été mené depuis 2019 par G-eau et d’autres partenaires académiques, financiers et gestionnaires pour mieux connaître le fonctionnement hydrogéologique de l’aquifère karstique de Thau. Outre d’importantes campagnes de mesures géophysiques, géologiques, géochimiques et hydrogéologiques, la source sous-marine de la Vise a été équipée d’un dispositif d'enregistrement des débits ainsi que de capteurs de suivi de la conductivité électrique et de la température. A terre, à proximité de la source, quatre trois forages de 45 m, 168 m et 700 m de profondeur chacun ont été réalisés à proximité d'un forage thermal existant. Certains d’entre eux sont équipés de capteurs géophysiques.
En novembre 2020, un septième inversac a débuté et été observé en direct avec le nouveau système de surveillance. D'un débit initial d'environ 60 l/s de l'aquifère vers la lagune à travers la source, le débit s'est inversé à environ 350 l/s de la lagune vers l'aquifère en quelques minutes le 28 novembre 2020 à 9h40. Ce reflux instantané a créé une montée soudaine du niveau d'eau d'environ 2,5 mètres dans l'aquifère confiné karstique et a conduit à des inondations dans certains quartiers de la presqu’ile de Balaruc. Cet inversac s’est terminé le 14 mars 2022 après une infiltration de 6.7 millions de m3 d’eau salée correspondant à 220 000 tonnes de sels.
Un mécanisme physique est proposé pour expliquer l'inversion soudaine de l'écoulement et sa longue durée après que l'événement ait commencé. Deux modèles préliminaires (analytique et maillé) de l'aquifère et de ses interactions avec la lagune ont été développés. Ils permettent de comprendre et simuler les principaux processus en jeu. Un outil de prévision du risque d’inversac a été développé pour le SMBT. Des solutions innovantes de lutte contre les effets de l’inversac sont actuellement à l’étude.