Cécile Hérivaux a soutenu ses travaux de thèse en Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) intitulés "Economie de la soutenabilité et protection des eaux souterraines" le 16 décembre 2021 à 14h à Montpellier Supagro,

devant le jury composé de :

  • Harold LEVREL, professeur, AgroParisTech, UMR CIRED                                                           Rapporteur
  • Anne ROZAN, professeure, ENGEES, UMR GESTE                                                                       Rapporteur
  • Carole SINFORT, professeure, l’Institut agro-Montpellier SupAgro                                        Présidente du jury
  • Damien JOURDAIN, professeur associé, CIRAD, CEEPA                                                             Membre invité
  • Marielle MONTGINOUL, directrice de recherche, INRAE, UMR G-EAU                                  Référente scientifique

 

Résumé :

Ce mémoire porte sur les approches économiques en réponse aux problématiques associées à la protection des eaux souterraines. Il a été préparé en vue de l’obtention du doctorat en Sciences Economiques par la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE). La première section présente parcours professionnel et scientifique, au travers des différents projets de recherche appliquée sur lesquels je me suis impliquée, les publications qui en ont résulté, ainsi que les activités de formations et les principales collaborations scientifiques. Mes travaux de recherche mobilisent les concepts et outils principalement issus de l’économie de l’environnement et des ressources naturelles, en les adaptant aux spécificités des eaux souterraines et des aquifères (échelle de temps et d’espace), en les combinant avec des approches issues d’autres disciplines (modélisation hydrogéologique, modélisation des changements d’usage des sols, approches socio-culturelles) et avec la participation des acteurs des territoires étudiés tout au long de la démarche (ateliers, entretiens, enquêtes). La seconde section résume ces travaux en les organisant autour de leurs apports aux quatre principes de l’économie de la soutenabilité : (i) une approche systémique intégrant activités humaines et aquifères, (ii) la prise en compte du temps long, (iii) les approches coût-efficacité appliquées aux programmes de restauration de la qualité des eaux souterraines et (iv) la prise en compte des dimensions de justice inter, intra-générationnelle et intrinsèque à la nature dans l’évaluation des bénéfices associés à la protection des eaux souterraines. Pour chacun de ces principes, le mémoire décrit les démarches scientifiques développées et appliquées sur différents territoires, les résultats et les principaux enseignements associés, ainsi que les perspectives de recherche.

Durance Laurenceau these© Source : https://www.serreponcon-tourisme.com/

 

 

 

Résumé : Depuis le début des années 2000, la gestion quantitative de l’eau est devenue centrale dans les politiques européennes et françaises pour répondre aux objectifs environnementaux fixés dans la Directive Cadre sur l’Eau. L’augmentation de l’efficience des réseaux d’irrigation correspond à l’une des principales mesures mises en avant, estimant que plusieurs dizaines de milliards de mètres cubes pourraient être économisés au niveau européen. Toutefois, l’efficacité environnementale de la modernisation des périmètres irrigués fait débat aussi bien dans la littérature scientifique qu’au sein d’organismes publics qui l’encouragent. En effet, « l’économie d’eau » correspond à une redistribution des flux entre de multiples usagers et l’environnement, à l’échelle du bassin versant, et les impacts de la modernisation dépendent donc de nombreux facteurs (possibilité d’augmenter les surfaces irriguées et les rendements, réglementation des autorisations à prélever, modification des chemins de l’eau, etc.). Si les aspects techniques du problème sont relativement bien connus, les enjeux politiques liés à la modernisation des canaux d’irrigation ont été plus rarement explorés, en particulier dans le cas de la réallocation d’eau vers l’environnement. Le bassin de la Durance, dans le sud-est de la France, représente un cas d’étude idéal, car les nombreuses infrastructures rendent particulièrement visible la redistribution des flux liée aux économies d’eau. Cela a donné lieu à la création d’instruments de politique publique spécifiques, et s’intègre dans une trajectoire de plus de 50 ans. Grâce à un cadrage ancré dans les sciences politiques et la political ecology, nous analysons les paradigmes, les instruments et les territorialisations des politiques d’économie et réallocation d’eau dans le temps long. Plutôt qu’une mesure « sans regret » indiscutable, nous montrons que la modernisation des techniques d’irrigation repose sur de multiples négociations et compromis permettant l’agencement de visions du monde et normes d’action, d’usages de l’eau interdépendants, et de pratiques et discours de divers territoires hydro-sociaux, alors que l’impact environnemental des économies d’eau reste incertain. La construction du consensus se fait dans un cadre fortement contraint par les intérêts historiques et institutions hérités du passé, et passe à la fois par des processus de traduction depuis les échelles nationales ou de bassin hydrographique jusqu’au niveau local, et par des dynamiques ascendantes de réappropriation des outils dans les territoires. Nous mettons en évidence le rôle clé des incertitudes et ambiguïtés dans l’adoption de nouveaux arrangements institutionnels, ainsi que l’effet de naturalisation des compromis politiques dans les réglages et le fonctionnement des instruments de politique publique. Finalement, la thèse participe à renouveler les débats sur la redistribution de l’eau entre humains et non humains, en s’appuyant sur une approche interdisciplinaire qui montre les interactions multiples entre flux d’eau et d’argent, relations de pouvoir et allocations des ressources, constructions des territoires de l’eau et de l’action publique.

 

Mots-clés : politique de l’eau, gestion de l’eau, économies d’eau, débits environnementaux, Durance, territoires hydro-sociaux.

 

Rahim Ouedraogo a soutenu ses travaux de thèse de doctorat en sciences économiques, intitulés « Analyse des déterminants socioéconomiques et psychosociaux de la décision d’adoption d’innovations par les agriculteurs : Cas de l’irrigation de complément au Burkina Faso ».
La soutenance s'est droulée, le jeudi 9 décembre 2021
 
Devant le jury composé de :
  • Mme Laure LATRUFFE, Directrice de recherche, Université de Bordeaux (Rapporteure)
  • M. Noël THIOMBIANO, Professeur agrégé, Université
  • Thomas SANKARA (Rapporteur)
  • M. Patrick DUGUÉ, Chargé de recherche, CIRAD Montpellier (Examinateur)
  • M. Tristan LE COTTY, HDR, CIRAD Montpellier (Examinateur)
  • M. Arnaud REYNAUD, Directeur de recherche, Toulouse School of Economics (Examinateur)
  • Mme Marielle MONTGINOUL, Directrice de recherche, INRAE - UMR G-Eau (Directrice de Thèse)
  • M. Bruno BARBIER, Chargé de recherche, CIRAD - UMR G-Eau (co-encadrant)

Résumé :

bassin de stockage de leau pour lirrigation complmentaire au BF© Bruno BARBIER - Bassin de stockage de l'eau pour l'irrigation complémentaire au Burkina Faso


En Afrique subsaharienne, l’adoption des innovations agricoles demeure faible, ce que beaucoup considèrent comme la principale cause de la faible productivité agricole, de l’insécurité alimentaire et de la vulnérabilité. L’agriculture africaine est fragilisée par la grande variabilité pluviométrique et par la progressive dégradation des sols. Les freins à cette adoption ont fait l’objet de nombreuses investigations, mais les facteurs habituellement avancés, de nature socioéconomique, comme l’éducation ou l’accès au crédit, expliquent souvent mal les différences d’adoption. Plusieurs observateurs soupçonnent que le contexte culturel et les facteurs psychosociaux contribuent à expliquer cette situation. La présente recherche vise à améliorer cette compréhension du comportement des agriculteurs face aux innovations, en déterminant l’effet de ces facteurs dans la décision des agriculteurs. Pour ce faire, cette recherche s’est intéressée à une innovation considérée prometteuse, au centre des initiatives agricoles dans certains pays sahéliens, particulièrement au Burkina Faso : l’irrigation de complément à partir des bassins de collecte des eaux de ruissellement des pluies (BCER). Elle vise à sécuriser les cultures face aux déficits hydriques lors des séquences de sécheresse en saison pluvieuse. Les enquêtes de terrain ont été réalisées en deux étapes. La première a consisté à rencontrer trois types d’acteurs : 2 tenants des us et coutumes ; 16 acteurs institutionnels et 33 agriculteurs qui ont finalisé le creusement de leur bassin. Cette première enquête semi-structurée a permis d’élaborer le questionnaire de la seconde, qui, celle-ci quantitative, a été conduite auprès de 315 agriculteurs, dont 128 adoptants. Les données collectées ont été analysées à travers une approche hybride, inspirée de l’économie, la psychologie et la sociologie. Ces données ont permis de caractériser la représentation sociale de l’innovation pour l’ensemble des acteurs et d’identifier les principaux facteurs pouvant influencer la décision des agriculteurs. Les résultats ont d’abord montré que les agriculteurs ont en général une intention plutôt favorable à l’adoption de cette innovation. Les acteurs institutionnels contribuent à renforcer cette intention, en agissant sur les normes sociales et les comportements contrôlés des agriculteurs. Toutefois, contrairement aux attentes des acteurs institutionnels qui visent la sécurité alimentaire, donc plutôt la production de céréales, les agriculteurs préfèrent utiliser l’irrigation de complément pour les cultures de rentes, telles que les légumes. Les résultats indiquent également que les facteurs psychosociaux exercent une grande influence sur la décision des agriculteurs. Ainsi, la peur de perdre du prestige social en cas d’échec contribue à limiter le passage d’une intention favorable à l’adoption à une réelle adoption.

 

Mots clés: Adoption d’innovations, Agriculteurs, Institutions, Irrigation, Perceptions, Préférences.

 

 

La fabrique d’une anthropologie « chez » les hydrologues repose sur une pratique scientifique originale, qui interroge la rencontre des sciences de la nature et celles de la société, ainsi que le rôle de l’anthropologue dans ce contexte interdisciplinaire.
À partir de son expérience, Jeanne Riaux analyse la manière dont des scientifiques de disciplines différentes travaillent sur un même terrain et construisent un raisonnement commun.
 
2021 12 Cornu 1Vendredi 03 décembre 2021 à 11h00, Pierre Cornu, Professeur d’histoire contemporaine & d’histoire des sciences, Université Lyon 2 / Inrae, a présenté ses travaux intitulés "L’émergence de la question environnementale dans la recherche publique française. Leçons et perspectives d’un chantier d’histoire collaborative".
 

Résumé :

Inscrite dans une tradition remontant au programme des Lumières et à sa traduction ingénieriale au 19e siècle, la recherche française sur l’agriculture, l’eau et la forêt s’est trouvée dans une situation paradoxale au moment de la mise à l’agenda de la question environnementale au tournant des années 1970. D’un côté en effet, les grandes écoles spécialisées et leurs laboratoires, l’Inra et les grands instituts techniques (Ctgref, Cneema, etc.) pouvaient se prévaloir d’une expertise au long cours sur la gestion des ressources et le développement des territoires. Mais d’un autre côté, ces organismes se trouvaient directement mis en cause par la critique du « progrès » scientifique et technique dont étaient porteuses les formes nouvelles d’engagement pour l’environnement. Ce n’est cependant pas selon une ligne de faille entre chercheurs et citoyens que le débat s’est organisé, mais dans une réflexion critique à la fois interne et externe à la recherche sur les limites de la rationalisation économique des bioressources, à l’origine d’un profond renouveau épistémologique et axiologique de la recherche publique. Le développement de l’interdisciplinarité, des approches systémiques et du dialogue sciences-société s’est ainsi nourri des questions environnementales autant qu’il a contribué à les structurer.

 

Initié au sein du Comité d’histoire Inrae sur les questions agricoles métropolitaines dans un premier temps, ce questionnement s’ouvre aujourd’hui à une perspective à la fois plurithématique et transnationale, qui place au centre de ses interrogations l’impact de la question environnementale sur la relation entre recherche, société et territoires dans l’anthropocène. C’est donc à identifier les questions et les ressources d’un tel chantier que cette présentation sera consacrée.

Le 26 novembre 2021 à 11h00, Julien Malard nous a présenté ses travaux intiulés "Modélisation participative en agroécologie".

 
julien malard 1Résumé :

Ma recherche porte sur l’utilisation de différentes formes de modélisation dynamique et participative dans le contexte de l’agroécologie à petite échelle et de la gestion des ressources en eau dans les pays du Sud (Guatemala, Inde). Du côté socio-économique (Guatemala), ma recherche utilise des méthodes de modélisation participative des dynamiques des systèmes afin de développer, en collaboration avec les parties prenantes, des politiques holistiques pour améliorer la gestion des ressources en eau (eutrophisation du lac Atitlán) et la sécurité alimentaire (logiciel Tinamït). Je m’intéresse particulièrement au développement de méthodes plus inclusives afin de faciliter la participation des parties prenantes fréquemment exclues ou marginalisées du processus (p. ex., les peuples indigènes). Du côté agronomique, ma recherche porte sur le développement de modèles de simulation des réseaux trophiques, par l’entremise desquels l’on peut mieux comprendre – et prédire ou prévenir – les dynamiques des organismes nuisibles et auxiliaires dans les petites parcelles (logiciel Tiko’n). Ces modèles pourraient ensuite contribuer à mieux comprendre et à faciliter la transition agroécologique dans les pays du Sud.

Ma recherche plus récente porte sur le développement d’outils pour faciliter la documentation et le partage des technologies d’agriculture écologique développées par les agricultrices et agriculteurs à petite échelle. Le développement du logiciel Constellation, un réseau distribué (sans serveur) pour le partage direct des données hydrologiques et autres issues de la science citoyenne, s’inscrit aussi dans la cadre de cette recherche.

Jean-Baptiste Charlier a soutenu son Habilitation à Diriger les Recherches intitulée "Hydrosystèmes hétérogènes : processus et réponses au changement global - Regards croisés de l’hydrogéologie et de l’hydrochimie"

Le 26 novembre 2021 à 14h à Montpellier SupAgro - 2 place Pierre Viala, 34060 Montpellier CEDEX 2 - Salle des conseils "P.Raynaud" (Bât. 11 - Château niv. 2)

devant le jury composé de :
Luc AQUILINA
Professeur, Univ. Rennes 1
Rapporteur
Nico GOLDSCHEIDER
Professeur, Karlsruhe Institute of Technology (Allemagne)
Rapporteur
Nicolas MASSEI
Professeur, Univ. Rouen Normandie
Rapporteur
Bartolome ANDREO
Professeur, Univ. Malaga (Espagne)
Examinateur
Benoît DEWANDEL
Chercheur, BRGM Montpellier
Examinateur
Roger MOUSSA
Directeur de Recherche, INRAE Montpellier
Examinateur
Sarah TWEED
Chargée de Recherche, IRD Rabat (Maroc)
Examinatrice
Michel BAKALOWICZ
Chercheur associé, Univ. Montpellier
Invité

 

Retransmission streaming en direct sur : https://www.youtube.com/channel/UCXy446jSUTkPm_dTLdWj0Qg

 

Résumé :

La ressource en eau souterraine est soumise à de fortes tensions en lien avec une intensification des activités humaines, une modification des usages, et un contexte de réchauffement climatique. Dans de nombreuses régions du globe, les propriétés hétérogènes des aquifères favorisent les interactions avec la surface, ce qui implique alors de penser l’évaluation de la ressource en eau à travers la notion d’hydrosystème, continuum hydrique englobant l’ensemble des circulations de surface et souterraines.

Mon parcours scientifique depuis 13 ans offre un regard croisé utilisant l’hydrogéologie et l’hydrochimie pour l’analyse des processus des hydrosystèmes hétérogènes et leurs réponses au changement global.

Un premier axe de recherche est dédié à l’observation multi-échelle des flux hydrochimiques des hydrosystèmes karstiques et volcaniques à travers la question : que nous apprennent les données ? Un deuxième axe est dédié à la modélisation hydrologique qui intègre des données physico-chimiques dans l’idée de « faire parler » les modèles afin de mieux comprendre le fonctionnement des hydrosystèmes. Un troisième axe est consacré à l’analyse des réponses de ces hydrosystèmes au changement global par l’analyse de signaux hydro-climatiques sur le long terme, et par la caractérisation des impacts des activités anthropiques sur la qualité de l’eau.

Les résultats de mes travaux ont permis d’améliorer les schémas conceptuels hydrogéologiques des hydrosystèmes hétérogènes. Ils démontrent la complexité de ces systèmes en termes de modalité d’écoulements souterrains, d’interactions surface-souterrain et de transport de solutés. Cela se traduit par des signatures hydrologiques spécifiques - bien identifiées en regard des autres hydrosystèmes - qu’il convient de caractériser pour mieux comprendre le devenir des contaminants et plus largement les effets du changement global. La modélisation hydrologique doit également s’adapter pour tenir compte des signatures physico-chimiques si l’on veut poursuivre les efforts vers le développement de modèles robustes dédiés à la gestion et à la protection de la ressource en eau de ces systèmes complexes.

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