L’analyse du problème public des algues vertes tel qu’il est appréhendé ici mobilise des éléments issus de plusieurs corpus de littérature avec un appui particulier, en premier lieu, sur la sociologie des médias. La notion de cadrage (Chong et Druckman, 2007), en lien avec la construction des problèmes publics (Snow, 2001) me permet d’aborder la manière dont les productions médiatiques se saisissent de ce type d’enjeux (Champagne, 1999 ; Marchetti, 2010), avec une focale sur le traitement par la presse régionale (Ballarini, 2008). Ces processus de cadrage, particulièrement sur les problèmes environnementaux (Bourblanc et Brives, 2009), sont porteurs d’enjeux médiatiques, ce qui conduit à interroger un premier lien entre traitement médiatique, cadrage d’un problème public et effets sur la trajectoire du problème (Neveu, 2015 ; Crespin et Ferron, 2016 ; Barone, 2018). Cette littérature vient compléter la littérature en sciences sociales spécialisée sur l’eutrophisation (Thornton et al., 2013 ; Levain, 2014 ; Levain, 2016 ; Brun et Haghe, 2016) en portant un intérêt tout particulier aux travail de productions médiatiques.
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Etudier les informations qui circulent au sein de l’arène médiatique, où une diversité d’acteurs interagissent tout en participant au cadrage du problème m’oriente ainsi vers la constitution de la trajectoire médiatique et publique des algues vertes selon des périodes données.
L’enquête se focalise sur trois baies bretonnes dites “baies algues vertes”, selon la qualification officielle qui semblent être clés dans l’histoire des marées vertes sur la période 1970- 2023 : la baie de Saint-Brieuc, la baie de Lannion (toutes les deux en Côtes-d’Armor) et la baie de Douarnenez (Finistère).
Mots clés : eutrophisation côtière ; algues vertes ; Bretagne ; médias