Lorsqu’elle est associée à une irrigation optimisée, elle permet une meilleure gestion des ressources en eau. Cependant, les connaissances sur les effets de l’ACS dans les systèmes irrigués en transition, notamment en grandes cultures (maïs, blé dur), restent limitées. Cette thèse vise à évaluer l’impact de l’ACS sur le bilan hydrique et la gestion de l’irrigation en climat méditerranéen, en se concentrant sur les systèmes en transition. Deux sites d’étude ont été mobilisés : un site expérimental en conditions contrôlées (Montpellier) sous deux pratiques agricoles (ACS vs labour conventionnel) et trois modes d’apport d’eau (aspersion, goutte-à-goutte enterré et pluvial), ainsi que deux parcelles irriguées en ACS stabilisée et une parcelle irriguée en labour conventionnel chez des agriculteurs (Vallée de la Durance).Les propriétés hydrodynamiques du sol, la santé du sol ainsi que les performances agronomiques et d’irrigation ont été évaluées.
Le modèle Optirrig a ensuite été adapté et testé pour optimiser l’irrigation en ACS. Les résultats montrent qu’à court terme, la transition vers l’ACS réduit les fluctuations thermiques et l’évaporation du sol grâce à la présence de résidus en surface. Toutefois, elle peut aussi augmenter la densité apparente, limiter l’infiltration et intensifier la résistance à la pénétration du sol, affectant négativement les performances agronomiques et d’irrigation. Malgré ces défis initiaux, les fonctions biologiques du sol et la transformation du carbone s’améliorent rapidement. À long terme, l’ACS favorise le stockage de l’eau et permet d’atteindre des performances agronomiques comparables au labour conventionnel, sous réserve d’une gestion adaptée des couverts végétaux. L’utilisation du modèle Optirrig en ACS met en évidence son potentiel pour l’évaluation des pertes en eau d’irrigation et l’ajustement des stratégies d’irrigation en ACS. Cependant, des améliorations sont nécessaires pour mieux représenter les interactions sol-plante-eau.
Ces travaux confirment que l’ACS est une alternative pertinente pour une gestion durable de l’eau en agriculture méditerranéenne. Cependant, la phase de transition nécessite un accompagnement technique pour optimiser l’irrigation et maximiser les bénéfices hydriques et agronomiques. Cette recherche pourra être étendue à d’autres contextes climatiques où la fréquence des sécheresses est amenée à s’intensifier.
Mots clés : Agroécologie, Agriculture de conservation des sols, Irrigation, Propriétés hydrodynamiques du sol, Modélisation, Grandes cultures