Résumé :
Les dispositifs de gestion de la ressource en eau mobilisent de manière croissante des interfaces entre les usagers et la ressource pour faciliter une évolution vers plus de respect entre les usagers et avec la ressource : facilitateurs, traducteurs, animateurs. Un nombre croissant de personnes intermédiaires venant d'autres sphères interviennent avec leurs propres visions, intérêts et cadrages politiques, pas toujours explicites. Comment font-elles évoluer la dynamique d'un système où elles interviennent?
Nous proposons d'explorer un système de gestion concertée d'une ressource en eau pour caractériser le rôle d’un animateur de bassin versant vis-à-vis de la résilience d'un socio-hydrosystème. Nous analysons, à l’aide du cadre IAD développé par Ostrom, les dynamiques internes d’un socio-hydrosystème. Cela nécessite un besoin d’investiguer afin de rendre compte de la variabilité des actions d’un animateur. Pour cela nous allons rapporter une analyse de plusieurs entretiens menés auprès d’animateurs de bassin et d’usagers. Afin d’explorer l’incidence de l’animateur, par le biais de multiples scénarios, nous avons utilisé la simulation multi-agents (SMA). Le passage de données qualitatives empiriques à la modélisation pour la simulation nous a orienté vers l’emploi d’un cadre développé par Tubaro et Casilli. Il s’agit d’un cadre générique permettant de faire le lien entre les données qualitatives et les SMA. L’objectif premier du modèle est exploratoire afin notamment d’explorer l’articulation des actions d’un animateur qui peuvent mener à la mise en œuvre de processus participatifs. Cette mise en réseau va produire des interactions, un transfert de connaissances et un échange de confiance. Grâce à cette exploration, nous allons pouvoir discuter de l’incidence de l’animateur sur plusieurs indicateurs comme le niveau d’eau, la connaissance, la confiance et les revenus agricoles.