La soutenance a eu lieu à l'UNIVERSITÉ ABDOU MOUMOUNI DE NIAMEY (Faculté des Lettres et Sciences Humaines) pour obtenir le grade de
DOCTEUR ES Lettres - Discipline: GÉOGRAPHIE (Option Aménagement et Gestion des Espaces Ruraux).
Directeurs de thèse :
AMADOU Boureima et LEMOALLE Jacques
Jury :
M. YAMBA Boubacar Professeur Titulaire, UAM de Niamey Président
M. ATTA Sanoussi Maître de Conférences, CRA de Niamey Rapporteur
M. FAVREAU Guillaume Chargé de recherche, IRD/HSM-UM2, Montpellier Rapporteur
M. LAMOALLE Jacques Directeur de recherche émérite, IRD/ UMR-GEAU Montpellier Co-Directeur
M. AMADOU Boureima Professeur Titulaire, UAM de Niamey Co-Directeur
Résumé
Vaste étendue d’eau située au cœur du Sahel, aux confins de quatre États limitrophes (Tchad, Cameroun, Nigeria, et Niger), le lac Tchad constitue une aire d’activités socio-économiques cruciale dans la région. Cependant, ces activités sont très sensibles à la grande variabilité de la surface en eau du lac, gouvernée par les fluctuations interannuelles de la pluviométrie sur son bassin, affectant significativement les paysages et les ressources naturelles. Dans cette thèse, l’impact de la transition entre une phase humide (1950-70) et une phase de relative sécheresse (1973-présent) sur les activités en lien avec la ressource halieutique sont étudiées, en considérant plus particulièrement la cuvette nord (partie nigérienne) du lac Tchad.
Traditionnellement, les Boudouma ou Yedina, habitants des îles de la cuvette nord du lac, étaient essentiellement des éleveurs. La modernisation des techniques de pêche (filets en nylon, nasses), la monétarisation des échanges et la mise en place d'un marché important au Nigeria frontalier a conduit à une intensification de la pêche, qui est devenue l’activité dominante. Les populations autochtones ont alors été rejointes par des groupes allochtones en provenance d’autres régions du Niger (Haoussa, Zarma), du Nigeria, du Tchad, du Cameroun et du Mali, amplifiant ainsi le développement de la filière halieutique.
La variabilité de la surface en eau du lac, et notamment des assèchements répétés de la cuvette nord, ont entrainé de profondes modifications dans la pratique de cette activité. Bien que les différents groupes de pêcheurs aient développé des stratégies de subsistance différentes, celles-ci s’insèrent dans un schéma d’ensemble qui est marqué par une mauvaise gestion pour l’exploitation de la ressource. Aujourd’hui, cela se traduit par une altération latente des relations entre groupes de pêcheurs d'une part et contraint à envisager des pratiques tendant à réglementer l'exploitation rationnelle des poissons d’autre part.
Mots clés: Lac Tchad, ressources naturelles, partie nigérienne, pêche, adaptation.