Mélanie Pommérieux a soutenu publiquement sa thèse en science politique, intitulée « La construction de la participation environnementale en Afrique du Sud », le lundi 28 août à 14h à la Faculté de Droit et Science politique de l’Université de Montpellier, devant le jury composé de :
Mme Eve FOUILLEUX - CNRS - Directeur de these
Mme Magalie BOURBLANC - CIRAD - Coencadrant de these
Mme Cécile BLATRIX - AgroParisTech - Rapporteur
M. Rémi BARBIER - ENGEES - Rapporteur
Mme Laura MICHEL - Université Montpellier - Examinateur
Mots clés : participation publique, Afrique du Sud, action publique environnementale, consultants, aménagement, gestion des côtes
Résumé : Depuis les années 1980, les dispositifs participatifs se sont multipliés de par le monde, sans pour autant qu’ils n’aient permis de démocratiser la vie politique. Alors que l’adoption de tels dispositifs est souvent pensée comme un impératif, en particulier pour les pays en développement et dans le domaine de l’environnement, cette thèse s’applique à expliquer la construction de la participation environnementale en Afrique du Sud, à l’aide d’une démarche visant l’identification des acteurs impliqués, l’analyse de leurs motivations et de la manière dont ils l’influencent. Notre cadre d’analyse propose d’étudier le comportement de catégories d’acteurs au travers de quatre dimensions : la compétition entre acteurs politiques ; le poids des structures administratives ; le profil des prestataires professionnalisés ; les combats des acteurs sociaux. Notre enquête s’appuie sur des entretiens semidirectifs, l’observation de réunions, la littérature grise ainsi que la collecte d’archives.
Au terme de notre thèse, nous constatons un faible intérêt des acteurs politiques pour les dispositifs participatifs environnementaux en Afrique du Sud. Cela engendre un manque d’incitation à la prise en compte de la voix du public par les structures administratives, conduisant généralement à une organisation a minima de la participation du public par les consultants, qui ne permet qu’à une minorité de la population sudafricaine de s’exprimer. Des fonctionnaires qui ne sont pas soutenus par les structures administratives avec lesquelles ils devraient collaborer cherchent toutefois à les contourner en s’appuyant sur le public pour mettre en oeuvre leur mandat de préservation de l’environnement. Afin de trouver une place sur le marché sudafricain de la participation dominé par des consultants environnementaux, des consultants indépendants choisissent également de se spécialiser dans la participation publique et de favoriser l’organisation de dispositifs participatifs adaptés aux contextes locaux.