2021 12 Cornu 1Vendredi 03 décembre 2021 à 11h00, Pierre Cornu, Professeur d’histoire contemporaine & d’histoire des sciences, Université Lyon 2 / Inrae, a présenté ses travaux intitulés "L’émergence de la question environnementale dans la recherche publique française. Leçons et perspectives d’un chantier d’histoire collaborative".
 

Résumé :

Inscrite dans une tradition remontant au programme des Lumières et à sa traduction ingénieriale au 19e siècle, la recherche française sur l’agriculture, l’eau et la forêt s’est trouvée dans une situation paradoxale au moment de la mise à l’agenda de la question environnementale au tournant des années 1970. D’un côté en effet, les grandes écoles spécialisées et leurs laboratoires, l’Inra et les grands instituts techniques (Ctgref, Cneema, etc.) pouvaient se prévaloir d’une expertise au long cours sur la gestion des ressources et le développement des territoires. Mais d’un autre côté, ces organismes se trouvaient directement mis en cause par la critique du « progrès » scientifique et technique dont étaient porteuses les formes nouvelles d’engagement pour l’environnement. Ce n’est cependant pas selon une ligne de faille entre chercheurs et citoyens que le débat s’est organisé, mais dans une réflexion critique à la fois interne et externe à la recherche sur les limites de la rationalisation économique des bioressources, à l’origine d’un profond renouveau épistémologique et axiologique de la recherche publique. Le développement de l’interdisciplinarité, des approches systémiques et du dialogue sciences-société s’est ainsi nourri des questions environnementales autant qu’il a contribué à les structurer.

 

Initié au sein du Comité d’histoire Inrae sur les questions agricoles métropolitaines dans un premier temps, ce questionnement s’ouvre aujourd’hui à une perspective à la fois plurithématique et transnationale, qui place au centre de ses interrogations l’impact de la question environnementale sur la relation entre recherche, société et territoires dans l’anthropocène. C’est donc à identifier les questions et les ressources d’un tel chantier que cette présentation sera consacrée.

Le 26 novembre 2021 à 11h00, Julien Malard nous a présenté ses travaux intiulés "Modélisation participative en agroécologie".

 
julien malard 1Résumé :

Ma recherche porte sur l’utilisation de différentes formes de modélisation dynamique et participative dans le contexte de l’agroécologie à petite échelle et de la gestion des ressources en eau dans les pays du Sud (Guatemala, Inde). Du côté socio-économique (Guatemala), ma recherche utilise des méthodes de modélisation participative des dynamiques des systèmes afin de développer, en collaboration avec les parties prenantes, des politiques holistiques pour améliorer la gestion des ressources en eau (eutrophisation du lac Atitlán) et la sécurité alimentaire (logiciel Tinamït). Je m’intéresse particulièrement au développement de méthodes plus inclusives afin de faciliter la participation des parties prenantes fréquemment exclues ou marginalisées du processus (p. ex., les peuples indigènes). Du côté agronomique, ma recherche porte sur le développement de modèles de simulation des réseaux trophiques, par l’entremise desquels l’on peut mieux comprendre – et prédire ou prévenir – les dynamiques des organismes nuisibles et auxiliaires dans les petites parcelles (logiciel Tiko’n). Ces modèles pourraient ensuite contribuer à mieux comprendre et à faciliter la transition agroécologique dans les pays du Sud.

Ma recherche plus récente porte sur le développement d’outils pour faciliter la documentation et le partage des technologies d’agriculture écologique développées par les agricultrices et agriculteurs à petite échelle. Le développement du logiciel Constellation, un réseau distribué (sans serveur) pour le partage direct des données hydrologiques et autres issues de la science citoyenne, s’inscrit aussi dans la cadre de cette recherche.

g lannesLe 17 décembre 2021 à 11h00, Gilbert Lannes nous a présenté ses travaux sur la Camargue intitulés : « Synthèse de travaux du semis enfouis du riz à submersion retardée en Camargue ».
 
 
Résumé :

Depuis la fin des années soixante le semis de riz en Camargue est réalisé dans l’eau avec des épandeurs centrifuges qui permettent un gros débit de chantier mais avec des doses de semis élevées (250 à 300 kg/ha) pour compenser les pertes importantes à la levée. Ces pertes sont provoquées par les parasites aquatiques et les températures parfois basses de printemps. De plus la répartition spatiale n’est pas toujours homogène.

Depuis 2014 en vue de diminuer l’usage des produits phytosanitaires pour répondre au plan ECOPHYTO et réduire les coûts de production du riz, un itinéraire technique est en cours d’essai en Camargue. En Italie 30% des surfaces de riz seraient semées enfouies dans les terres hautes. En 1992 des travaux sur ce sujet ont été engagés en Camargue par un privé mais sans grand développement alors que cette technique pourrait permettre des économies substantielles en eau, en semences, et de réduire le temps de submersion qui contribue au dégagement de méthane. De plus on note un salissement moindre donc une diminution de l’usage d’herbicides.

L’itinéraire qui est en cours de mise au point s’inspire du principe du repiquage, c’est-à-dire que l’on prépare le sol pour mettre dans les meilleures conditions le plant de riz à la différence que l’on va semer un grain dans un sol humide et réchauffé à la place d’un plant pour qu’il germe le plus rapidement possible. Ensuite au stade 2 à 3 feuilles on irrigue pour une conduite classique comme en conventionnel jusqu’à sa maturité.

Cette technique d’implantation de la culture du riz qui commence à se développer en Camargue et en Catalogne est plus ou moins facilement réalisable sur les terres hautes à dominance sableuses et limoneuses, il en est tout autrement en terres basses très argileuses.

Depuis cinq campagnes j’essaie de trouver un itinéraire pour les terres à dominance argileuse afin de réaliser un lit de semence de qualité favorable à une levée rapide et homogène grâce à un couvert d’hiver qui sera détruit et enfoui superficiellement au printemps.

Les premiers résultats sont encourageants mais encore insuffisants, il faudrait poursuivre les recherches.

Jean-Baptiste Charlier a soutenu son Habilitation à Diriger les Recherches intitulée "Hydrosystèmes hétérogènes : processus et réponses au changement global - Regards croisés de l’hydrogéologie et de l’hydrochimie"

Le 26 novembre 2021 à 14h à Montpellier SupAgro - 2 place Pierre Viala, 34060 Montpellier CEDEX 2 - Salle des conseils "P.Raynaud" (Bât. 11 - Château niv. 2)

devant le jury composé de :
Luc AQUILINA
Professeur, Univ. Rennes 1
Rapporteur
Nico GOLDSCHEIDER
Professeur, Karlsruhe Institute of Technology (Allemagne)
Rapporteur
Nicolas MASSEI
Professeur, Univ. Rouen Normandie
Rapporteur
Bartolome ANDREO
Professeur, Univ. Malaga (Espagne)
Examinateur
Benoît DEWANDEL
Chercheur, BRGM Montpellier
Examinateur
Roger MOUSSA
Directeur de Recherche, INRAE Montpellier
Examinateur
Sarah TWEED
Chargée de Recherche, IRD Rabat (Maroc)
Examinatrice
Michel BAKALOWICZ
Chercheur associé, Univ. Montpellier
Invité

 

Retransmission streaming en direct sur : https://www.youtube.com/channel/UCXy446jSUTkPm_dTLdWj0Qg

 

Résumé :

La ressource en eau souterraine est soumise à de fortes tensions en lien avec une intensification des activités humaines, une modification des usages, et un contexte de réchauffement climatique. Dans de nombreuses régions du globe, les propriétés hétérogènes des aquifères favorisent les interactions avec la surface, ce qui implique alors de penser l’évaluation de la ressource en eau à travers la notion d’hydrosystème, continuum hydrique englobant l’ensemble des circulations de surface et souterraines.

Mon parcours scientifique depuis 13 ans offre un regard croisé utilisant l’hydrogéologie et l’hydrochimie pour l’analyse des processus des hydrosystèmes hétérogènes et leurs réponses au changement global.

Un premier axe de recherche est dédié à l’observation multi-échelle des flux hydrochimiques des hydrosystèmes karstiques et volcaniques à travers la question : que nous apprennent les données ? Un deuxième axe est dédié à la modélisation hydrologique qui intègre des données physico-chimiques dans l’idée de « faire parler » les modèles afin de mieux comprendre le fonctionnement des hydrosystèmes. Un troisième axe est consacré à l’analyse des réponses de ces hydrosystèmes au changement global par l’analyse de signaux hydro-climatiques sur le long terme, et par la caractérisation des impacts des activités anthropiques sur la qualité de l’eau.

Les résultats de mes travaux ont permis d’améliorer les schémas conceptuels hydrogéologiques des hydrosystèmes hétérogènes. Ils démontrent la complexité de ces systèmes en termes de modalité d’écoulements souterrains, d’interactions surface-souterrain et de transport de solutés. Cela se traduit par des signatures hydrologiques spécifiques - bien identifiées en regard des autres hydrosystèmes - qu’il convient de caractériser pour mieux comprendre le devenir des contaminants et plus largement les effets du changement global. La modélisation hydrologique doit également s’adapter pour tenir compte des signatures physico-chimiques si l’on veut poursuivre les efforts vers le développement de modèles robustes dédiés à la gestion et à la protection de la ressource en eau de ces systèmes complexes.

Nassim Aït -Mouheb a soutenu ses travaux intitulés "Milli-fluidique en milieux complexes : application au bio-encrassement" en vue de l’obtention de son Habilitation à Diriger les Recherches.
La soutenance a eu lieu à Montpellier SupAgro le jeudi 28 Octobre 2021,

Devant le jury composé de :

Etienne PAUL      

Professeur, TBI - INSA Toulouse

Rapporteur

Nicolas BERNET   

Directeur de recherche, INRAE LBE Narbonne

Rapporteur

Pierrette GUICHARDON     ,

Professeur, ECM M2P2, Marseille

Rapporteur

Miquel Salgot de Marçay

Professeur, Université de Barcelona (Espagne)

Examinateur

Agnès MONTILLET

Professeur, GEPEA Saint-Nazaire

Examinatrice

Olivier BOIRON   

Professeur,  IRPHE Marseille

Examinateur

Mohamed NAAIM

Directeur de recherche, INRAE Grenoble

Examinateur

 

Résumé :

Dans un contexte de réutilisation des eaux usées traitées en irrigation, les recherches qui sont exposées dans son dossier d’HDR ont pour objectif de développer une meilleure connaissance des caractéristiques de l’écoulement et des phénomènes en jeu lors du bio-encrassement dans les dispositifs de micro-irrigation avec des eaux non-conventionnelles. Il propose notamment d’évaluer le lien entre hydrodynamique dans les systèmes milli-fluidiques en labyrinthe (dispositif goutteur) et développement des biofilms: vitesse de colonisation, structure des communautés microbiennes et présence éventuelle de bactéries pathogènes, effet ‘barrière’. L’impact des procédés de nettoyage (chloration, purge hydrique) a été également évalué. Il a également abordé l’effet de la contrainte de cisaillement sur la cinétique de développement du biofilm en lien avec la précipitation chimique.

Cofinancé par l'ambassade de France, le CIRAD et la FUNCEME, ce documentaire réalisé en 2021 est basé sur quelques dizaines d'heures d'entretiens ouverts et de récits de vie des habitants de la vallée de Forquilha (Nordeste brésilien semi-aride) traitant de l'évolution des modes de vie en lien avec l'eau et l'agriculture : les sécheresses, l'évolution des ressources en eau, des infrastructures et des pratiques d'approvisionnement en eau et des pratiques agricoles, le développement avec ses aménités et ses impacts ; l'évolution des modes de vie ; les liens et les perceptions à l'eau, à la nature et au territoire.
Le 29 octobre 2021 à 10h00, Mathilde Fautras et Abdellah Hmouri nous ont présenté leurs travaux autour du thème "Recomposition des dynamiques rurales au Maghreb : accaparement des ressources et logiques paysannes".
 
Pour en savoir plus, téléchargez le document ci-contre : 
 
Résumé :
A partir de l’étudede la construction de l’accaparementdes ressources au Maroc et en Tunisie, l’objectif de ce séminaire était de donner à voir la diversité des logiques paysannes explicatives des modalités d’organisation, de spéculation ou encore de négociation autour de l’eau et de la terre. Ces regards croisés proposent de renouveler la lecture des dynamiques rurales au Maghreb, en mettant l’accentsur les processus de recomposition de collectifs parfois anciens, de leur restructuration et/ou de leur délitement.
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