Réalisé par le barrage réservoir de Manantali situé au Mali, le soutien annuel de la crue du fleuve Sénégal a pour objectif de favoriser les cultures de décrue et de maintenir l'équilibre écologique dans la vallée du fleuve.
Nancy RIZK a soutenu sa thèse le vendredi 21 juillet 2017 à 10h30 pour obtenir le grade de Docteur de l'Université Aix-Marseille - Faculté des Sciences et Techniques.
EAU4Food aborde les besoins en nouvelles approches pour augmenter la production alimentaire dans des zones irriguées en Afrique, dans des environnements sains et résilients. Les freins potentiels à l’introduction d’innovations dans les systèmes agricoles locaux, comme l'adoption limitée par des agriculteurs ou les effets de compromis vis-à-vis d'autres systèmes (environnementaux) sont surmontés par i) l'utilisation d'une approche transdisciplinaire, qui implique la participation active de toutes les parties prenantes dans toutes les disciplines pertinentes et ii) en déterminant et respectant des seuils de production durables. EAU4Food cible quatre zones irriguées en Afrique, l'Afrique du Sud (le Mozambique et l'Afrique du Sud), la Tunisie, le Mali et l'Éthiopie afin de pouvoir confronter les approches et tirer profit des bénéfices croisés des stratégies d’innovation.
Sur chaque site, les indicateurs clés, les facteurs de risque, les stratégies agricoles et les paramètres biophysiques sont contrôlés afin d’identifier les freins actuels à la production alimentaire et évaluer les impacts agro-écologique et socio-économique des pratiques améliorées et/ou des innovations mises en œuvre. Les résultats d'EAU4FOOD sont présentés et transférés via des documents de support (tableaux de bord) et des directives, adaptés aux différents groupes d'utilisateur. Ces documents aident les processus de prise de décisions au niveau local, tout en surveillant les effets à court terme et à long terme des pratiques alternatives et des stratégies améliorées.
Il est attendu du projet EAU4Food des impacts positifs significatifs sur la production agricole au niveau des exploitations agricoles dans les années à venir et sur des processus politiques plus larges aux niveaux nationaux et transnationaux. Pour élargir et maintenir l'impact d'EAU4FOOD, les programmes de renforcement des capacités sont développés à différents niveaux. De plus, l’exploitation future des résultats d'EAU4FOOD est favorisée via d'autres moyens comme les « success stories », des documentaires, des programmes scolaires, des notes politiques, des livres, des publications scientifiques et des présentations.
Gumsalassa, Mesure profondeur du canal © JY. Jamin | Hizatiwedicheber, Irrigation d’un champ de pommes de terre © JY. Jamin |
Fatah AMEUR a soutenu sa thèse intitulée "Construction de la surexploitation et reproduction des inégalités d’accès et d’usage des eaux souterraines - Cas des exploitations agricoles dans le Saiss (Maroc)".
Cette thèse, effectuée en co-tutelle entre l'IAV Hassan II et AgroParisTech, a été soutenue le 12 mai 2017 à 15h00 dans la salle de conférence de l'IAV Hassan II devant le jury composé de :
Prof. Ali Hammani, IAV Hassan II Examinateur
Dr. Olivier Petit, Université d'Artois Examinateur
Dr. Thierry Ruf, IRD Examinateur
Prof. Ahmed Bouaziz, IAV Hassan II Rapporteur
Prof. Tarik Hartani, Université de Tipaza Rapporteur
Dr. Bruno Romagny, IRD Rapporteur
Dr. Marcel Kuper, IAV Hassan II /CIRAD Directeur de thèse
Résumé
Dans beaucoup de régions semi-arides, l’exploitation des eaux souterraines a accompagné une intensification agricole du type révolution verte, permettant aux agriculteurs de pallier au manque d’eau et de produire des richesses. Mais cela les a aussi amené sur des trajectoires risquées avec des coûts de production élevés et des marchés agricoles volatils. Cela s’accompagne d’une surexploitation courante mettant à risque la pérennité d’une véritable économie agricole basée sur les eaux souterraines. Certaines catégories sociales ne peuvent plus suivre les nappes en déclin et de nouvelles inégalités apparaissent. L’objectif de la thèse est d’analyser comment la construction de la surexploitation et la reproduction des inégalités d’accès et d’usage des eaux souterraines se renforcent mutuellement. Nous avons choisi de mettre l’usager au centre de l’approche, puisqu’une telle perspective a reçu peu d’attention dans le débat international sur la gouvernance des eaux souterraines. L’étude s’est déroulée dans une zone de 4200 ha de la plaine du Saïss au Maroc. Nous avons développé une méthode pour préciser la contribution des différentes catégories sociales d’agriculteurs à la surexploitation des nappes. Puis nous avons étudié le lien entre la surexploitation et les inégalités (re)produites. Par la suite, nous avons analysé leur effet sur la différentiation socioéconomique des exploitations agricoles. Enfin, nous avons outillé une démarche participative pour impliquer agriculteurs et acteurs institutionnels dans une réflexion sur l’avenir agricole de la zone confrontée à cette double problématique. Nos résultats montrent l’importance de la mesure directe des prélèvements d’eau souterraine, en complément des méthodes indirectes, pour expliquer les différences des pratiques d’irrigation des usagers. Ces mesures précisent les contributions des différentes catégories d’agriculteurs à la surexploitation, habituellement imputée à tout le secteur agricole. L’étude montre que la surexploitation ne peut être dissociée des inégalités d’accès et d’usage des eaux souterraines, les deux problèmes entretenant un cycle vicieux. Cette relation réciproque explique les fortunes contrastées des agriculteurs du Saïss utilisant l’eau souterraine. Les nouveaux investisseurs accumulent des richesses en cultivant des arbres fruitiers subventionnés par l’État et s’engagent dans un processus de concentration foncière. Les locataires avec des logiques productivistes réalisent des revenus considérables au détriment des ressources en eau et en sol. A contrario, les attributaires sortent de l’agriculture irriguée, parfois plus pauvres qu’ils étaient en y accédant. Pris dans une dynamique centrifuge, les plus vulnérables subissent une exclusion socio-économique à cause de la baisse des nappes et la surproduction minant les prix sur le marché, dont ils ne sont pas responsables. Le capital financier étant devenu le facteur clé dans les systèmes de production irriguée, ce boom agraire profite à des agriculteurs entrepreneurs, capables de réunir les facteurs de productions. Ceux-ci continueront à exercer une agriculture intensive à forte valeur ajoutée, peut-être jusqu’à l’épuisement de la ressource. Enfin, l’étude interroge les implications de telles dynamiques agricoles à l’échelle territoriale par l’ouverture d’un débat intergénérationnel sur les défis à venir. L’étude a dévoilé l’esprit entrepreneurial des jeunes fils d’attributaires couplé à un ancrage territorial, qui pourraient constituer des atouts majeurs pour un développement plus durable du territoire. La thèse recommande de rendre visibles les inégalités afférentes au problème de surexploitation. Connaître les volumes d’eaux souterraines extraites, où, et par qui, et préciser les liens entre surexploitation et inégalités d’accès et d’usage de l’eau offrent des informations utiles pour une gestion plus éclairée des eaux souterraines en vue de territoires irrigués utilisant durablement leurs ressources.
Mots clés : Eau souterraine, surexploitation, inégalités, gouvernance, démarche participative, Saïss, Maroc.
Claire Richert a soutenu sa thèse intitulée "Les décisions individuelles d'adaptation aux inondations : le cas de résidents en zones inondables dans le Sud de la France"
Les cultures de décrue sont une activité ancestrale des populations dans la vallée du Sénégal (comme dans celle du Niger). Il s'agit de profiter de la ré-humectation du sol après l'inondation du lit majeur du fleuve.
Le projet Généria porte sur l’évaluation et la gestion des nouveaux risques et des opportunités, liés au changement climatique, pour la mise en valeur agricole des zones inondables. Au Sénégal, il s’agit des "cuvettes" inondables situées dans le lit majeur du fleuve Sénégal.
Le projet Generia porte sur l’évaluation et la gestion des nouveaux risques et des opportunités, liés au changement climatique, pour la mise en valeur agricole des zones inondables. Au Burkina Faso, il s’agit des zones de « bas-fonds » qui présentent de fortes potentialités productives car elles concentrent les ressources en eau et la fertilité.