Résumé : L’Inde est le premier extracteur mondial d’eaux souterraines (UNESCO, 2010). Le développement de l'accès à ces ressources a joué un rôle primordial dans la transition du pays en renforçant les capacités économiques des agriculteurs qui ont pu diversifier et intensifier leurs cultures. Dans le même temps, ce développement a eu de nombreuses conséquences environnementales accentuant la vulnérabilité des usagers. La gestion des eaux souterraines est ainsi devenu un enjeu de préoccupations croissantes des politiques l'eau tout en maintenant un rapport ambivalent vis à vis de ces ressources dont la préservation comme l'exploitation peuvent peuvent être présentées comme nécessaires. La communication discutera de cette ambivalence en s'appuyant sur l'analyse de la mise en mots et en image des eaux souterraines par un instrument spécifique, The Hindu. Ce journal indien de fort tirage participe à la mise en visibilité de ces ressources et promeut leur préservation tout en accueillant des justifications de leur exploitation. Nous y avons ainsi identifié quatre manières de qualifier et de valoriser les eaux souterraines en lien avec des modalités de gestion: (a) patrimoine en danger dont il faut réguler l’accès, (b) ressource limitée dont la gestion est à optimiser, (c) moyen de survie dont il faut garantir l’accès et (d) source d’émancipation dont il faut garantir le droit. L’analyse invite à prendre au sérieux la plurivalence des eaux souterraines et à considérer les arrangements entre leur préservation et la nécessité de leur usage.
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