L’objectif était de créer un cadre de concertation et d’apprentissage entre eux, afin d’identifier les différentes contraintes de production et les solutions adaptées pour les résoudre. Les sites d’étude étaient situés dans la zone de Niono, au centre de l’ON. Cinq contraintes majeures affectant les performances des systèmes de production (rendements et qualité du produit) ont été identifiées par les acteurs. Ces contraintes sont: la baisse de la fertilité du sol, les dégâts des nuisibles (chenilles, rats, oiseaux, mauvaises herbes, maladies), l’écart entre les itinéraires techniques, le calendrier agricole suivis et les recommandations, l’insuffisance de formation en techniques culturales et en gestion de la production, et l’insuffisance de variétés de riz à haut rendement.
Les solutions proposées avec la participation des acteurs ont porté sur l’organisation d’une étude sur la perception paysanne des déterminants du rendement du riz, et le test, par des agriculteurs volontaires, de la gestion collective de l’équipement agricole, ainsi que celui du semis direct dans la boue de graines prégermées. La démarche participative a été suivie et analysée tout au long du processus. Par le biais d’une méthode qui combine des enquêtes individuelles et collectives auprès des agriculteurs et d´autres acteurs, et l´organisation de 5 réunions de Communautés de Pratique, nous avons montré que les agriculteurs de l’ON ont des visions diversifiées sur les déterminants du rendement du riz, allant d’une vision simple avec 2 indicateurs à d’autres plus complexes basées sur 5 indicateurs. Au total, 7 indicateurs et 29 facteurs susceptibles de les influencer ont été cités par les agriculteurs. Les 3 principaux indicateurs cités sont l’abondance des talles par poquet, la densité de poquet et le poids des graines par panicule. Il apparait ainsi que les agriculteurs identifient des indicateurs similaires à ceux des techniciens, mais avec des appréciations différentes. Les résultats ont aussi montré que le semis direct dans la boue de graines prégermées pourrait être une alternative au repiquage, mais que le choix de l’agriculteur entre repiquage et semis direct dans la boue est fonction surtout des facilités d’irrigation et de drainage de ses parcelles, ainsi que d’autres facteurs de l’environnement dans lequel celui-ci évolue.
L’analyse de la démarche et des résultats obtenus a permis d’élaborer un cadre d’évaluation du processus de participation. Pendant les travaux, l’implication des agriculteurs dans les différents niveaux de la démarche et la collaboration directe avec eux ont été les facteurs les plus déterminants, qui ont favorisé leur adhésion au processus de Recherche-Développement. De telles démarches pourraient donc être plus largement utilisées au Mali, aussi bien par la recherche que par le développement.
Mots clés : Approche participative, innovation, riziculture, irrigation
M. Bandiougou Diawara a soutenu sa thèse le 22 juillet 2020 à Bamako, devant le jury composé de :
Dr Bréhima SONGORE Président
Dr Yacouba DOUMBIA Rapporteur
Dr Baba COULIBALY Rapporteur
Dr Yacouba COULIBALY Examinateur
Dr Jean-Yves JAMIN Examinateur
Dr Mamadou Kabirou N’DIAYE Directeur de Thèse
Il a obtenu le diplôme de Docteur de l’Institut de Pédagogie Universitaire du Mali - Spécialité : Agriculture, avec la mention très honorable et les félicitations du jury.
Thèse dirigée par le Dr Mamadou Kabirou N'DIAYE – Directeur de Recherche, Institut d'Economie Rurale (IER), Mali, et co-encadrée par les Dr Jean-Yves JAMIN – CIRAD UMR G-Eau, Université de Montpellier, France et Dr Mohamed Koulam DICKO – Maître de Recherche, Institut d'Economie Rurale (IER), Mali.
Cette thèse a bénéficié d’un appui du Cirad et de l’encadrement initial de Jean-Christophe POUSSIN, IRD-UMR G-Eau.
Lire la thèse : http://agritrop.cirad.fr/600479/
Photos : Enquêtes terrains auprès d'agriculteurs, Mali ©Bandiougou Diawara |