Le projet MANDU propose de s’intéresser aux relations entre société, anomalies climatiques et gestion de l’eau en milieu semi-aride durant le médiéval tardif en Inde (~1100-1500). Marquée par d’importantes évolutions aux plans socioculturel et politique, cette période de l’histoire des dynamiques sociales et environnementales est l’une des moins bien documentée et, somme toute, connue du passé de l’Inde.
© Photo : C. Leduc, IRD
Les avancées scientifiques en paléoclimatologie ont récemment permis de mettre en évidence l’importante variabilité du climat de mousson indien sur le dernier millénaire, notamment l’occurrence d’événements climatiques extrêmes durant le médiéval tardif (sécheresses prolongées et périodes anormalement humides). Toute l’Asie et d’autres régions du globe semblent avoir été touchées par les anomalies du climat à l’époque médiévale. Au Cambodge, elles ont constituées un facteur majeur dans le déclin du royaume Khmer.
S’il est malaisé d’attribuer précisément au climat telle crise ou difficulté du passé, sécheresses et inondations furent, à n’en pas douter, des acteurs majeurs dans l’histoire médiévale tardive des vulnérabilités sociales, des instabilités et des bouleversements politiques et socioéconomiques, voire des changements culturels. La multiplication de proxys paléoclimatiques et la richesse encore fort négligée des données archéologiques disponibles font de l’Inde un terrain privilégié pour explorer les liens complexes entre les paysages culturels en évolution, les anomalies climatiques et la gestion de l’eau.
Quels furent les impacts des anomalies climatiques sur les sociétés ? Comment les populations se sont-elles adaptées aux risques et variations hydroclimatiques durant cette période ?
© Photo : C. Leduc, IRD
Pour explorer ces questions, le chef de projet a rassemblé une équipe de chercheurs en sciences humaines, sociales et environnementales en vue de réaliser une recherche interdisciplinaire à partir de l’étude des paysages archéologiques d’un site majeur de l’Inde centrale : Mandu (district de Dhar, Madhya Pradesh), dont l’histoire s’étend sur plus d’un millénaire. Façonnés à travers le temps, en réponse au climat de mousson, à ses aléas parfois extrêmes, et aux contraintes liées à la gestion de l’eau, les paysages de Mandu et des environs conservent des vestiges archéologiques exceptionnels de la période médiévale tardive. Préservés de l’urbanisation récente, ces paysages constituent un laboratoire de recherche idéal pour explorer l’histoire des vulnérabilités, des adaptations et de la résilience des sociétés face aux variations hydroclimatiques.
© Photo : C. Leduc, IRD