L’utilisation croissante de la ressource en eau dans un contexte d’alea climatique engendre une tension extrêmement forte sur les milieux karstiques, caractérisés par une forte vulnérabilité et un fonctionnement hydrogéologique complexe.

Pour préserver et gérer au mieux cette ressource il est nécessaire de proposer de nouveaux outils d’évaluation et de gestion. La karstologie a fait des avancées considérables ces dernières décennies, avec l’avènement de nouveaux paradigmes sur la formation des karsts, l’origine et les processus responsables de la karstification qui ne sont pas ou peu considérés dans les modèles hydrogéologies.

Dans ce cadre, cette thèse vise à faire le lien entre l’histoire karstogénétique et l’hydrogéologie actuelle. La révision des modèles conceptuels hydrogéologiques des karsts implique d'abord l'intégration de nouvelles informations géologiques relatives à la karstification. Pour cela, il semble pertinent d'analyser conjointement la géomorphologie de surface et des réseaux karstiques afin de mieux étudier les relations entre les processus karstogénétiques et hydrogéologiques. Le site d’étude est le bassin de la Loue (~1500 km²) dans le massif du Jura caractérisé par des interactions surface/souterrain, des échanges entre réservoirs et des réponses hydrogéologiques contrastées selon les unités aquifères drainées par le bassin.

L’encadrement de la thèse est prévu avec une direction au niveau du BRGM (UMR G-Eau) de Montpellier, un co-encadrement du BRGM Orléans et du laboratoire EDYTEM à Chambéry.

Cette thèse est financée dans le cadre du projet K3 (Impact des changements globaux sur la ressource en eau des socio-hydrosystèmes karstiques : Vulnérabilité, Sensibilité et Gestion) du programme One Water.

 

Mots clés : Karst ; eau ; karstogenèse ; spéléogénèse ; hydrogéologie

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De nos jours, de nombreuses études se penchent sur la problématique de préservation de la ressource en eau qui devient de plus en plus urgente. Les hydrosystèmes karstiques représentent une part importante des stocks d’eau et ont besoin d’être protégés. Ainsi, il faut trouver des techniques de suivis de l’état d’une nappe ou des systèmes d’alerte de pollution des eaux. Des études travaillent donc sur le suivi continu de certains éléments présents dans l’eau pouvant apporter des informations sur sa qualité. La matière organique représente un bon indicateur et peut-être mesurée par la fluorescence qu’elle émet. Cependant, il n’existe pas encore de méthodologie pour un suivis multi-capteurs dédiés à ces suivis hautes fréquences pour suivre différents types de matière organique naturelle dans les eaux souterraines de type humique et protéique. Pour cela, il faut adapter les propriétés optiques des sondes pour la détection de ces types de MON, élaborer des méthodes de calculs pour des conversions d’unités de mesures, des corrections d’interférences. De nombreux tests ont donc été réalisés sur des divers modèles de fluorimètres du type GGUN. Cette base de données et ces méthodes de calculs permettront, par la suite, de réaliser une méthodologie qui pourra être partagés à d’autres laboratoires et ainsi inter-comparer des résultats entre divers sites.

 

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© Photo Aurélien Domeau

 

 

Dans ce contexte, ce projet de thèse propose de développer de nouvelles méthodes d'interprétation des signaux optiques multi-spectraux de sondes in-situ pour caractériser à haute fréquence les transferts de matière organique dans les aquifères karstiques. Cette information sera croisée avec d'autres variables physico-chimiques ou hydrodynamiques pour caractériser les transferts d'eau dans la zone d'infiltration et la zone noyée des aquifère karstiques. Les méthodes d'interprétation des signaux optiques seront développées à partir des données des observatoires labellisés par le CNRS, le SO MEDYCYSS (source du Lez) et le SO de la Fontaine de Nîmes, deux sites d'observation du SNO KARST qui est lui-même intégré dans l'Infrastructure de Recherche OZCAR. Ce doctorat sera réalisé dans le cadre du projet PEPR Exploratoire Onewater/K3 (2023-2027, « Impact des changements globaux sur la ressource en eau des socio-hydrosystèmes karstiques : Vulnérabilité, Sensibilité et Gestion »). Les développements profiteront de l'approche pluridisciplinaire proposée dans ce projet pour construire de nouveaux indicateurs/ proxy de la qualité de l'eau, couplant des variables issues de l'interprétation des signaux optiques aux variables hydrodynamiques, physico-chimiques et microbiologiques. Ces indicateurs seront testés pour alimenter un système d'alerte précoce renseignant sur la qualité de l'eau du système karstique du Lez.

Mots clé : Hydrogéologie, qualité de l'eau, matière organique, traçage naturel, karst 

 

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© Photo Lucile Justy

 

 

 

Transdisciplinarité – Gouvernance de l’Eau - Territoires

La structure

L’UMR G-EAU (Gestion de l’Eau, Acteurs, Usages; https://www.g-eau.fr) basée à Montpellier est une unité de recherche reconnue internationalement pour ses recherches interdisciplinaire sur la gouvernance des ressources en eau et le développement d’approches d’accompagnement des acteurs de l’eau, en Europe et dans les pays du Sud.

L’UMR a six tutelles (IRD, CIRAD, INRAE, BRGM, InstitutAgro et AgroParisTech) et regroupe une centaine de chercheurs, ingénieurs et techniciens permanents et une cinquantaine de doctorants et post-doctorants. Nous conduisons des recherches sur les dynamiques des socio-hydro-systèmes, et concevons et évaluons des outils en appui à la mise en œuvre de politiques publiques innovantes dans le secteur de l’eau. Nous contribuons aussi très activement à de nombreuses formations interdisciplinaires dans le domaine de l’eau, à Montpellier et au-delà. L’UMR se caractérise par une atmosphère de travail conviviale et stimulante sur la base d’échanges réguliers et ouverts.

L’un des 4 axes transversaux structurant les activités de l’UMR s’intitule « Accompagnement des acteurs de l’eau » et vise à capitaliser sur les différentes approches de co-production des connaissances et de l’action dans lesquelles les chercheurs et chercheuses de l’UMR et leurs partenaires sont impliqués. Vous contribuerez à ces réflexions transversales au sein d’une équipe regroupant des chercheurs et chercheuses aux profils variées et aurez l’opportunité d’effectuer des missions sur différents chantiers de l’UMR (France, Afrique de l’Ouest, Afrique du Nord, Asie du Sud-Est) où vous interagirez avec les partenaires et les agents en poste ou en mission.

Le Projet

Le projet TRANSWATER financé pour 3 ans par l’ANR (2024-2026) a pour objectif de poser les bases d’une approche en Sciences de la Durabilité déclinée au secteur de l’eau. Dans une perspective qui se veut à la fois engagée (pour une juste gouvernance de l’eau) et réflexive (sur les approches et postures de recherche), le projet mobilise à la fois des cadres théoriques « critiques » (tels les Etudes des Sciences et Techniques et l’Anthropologie du Développement) mais aussi des cadres qui revendiquent une posture normative transformative (recherche-action, recherche participative), afin de mettre en œuvre, et analyser des dispositifs de recherche transdisciplinaire menés avec les acteurs de l’eau dans plusieurs territoires socio-hydrologiques. Il se base sur des initiatives en cours en France, Cambodge, Sénégal et Tunisie et dans lesquelles des chercheurs et chercheuses de G-EAU sont impliqués.

Vous vous insérerez dans un collectif pluriel et dynamique d’une quinzaine de chercheurs et chercheuses et aurez pour première mission de réaliser une généalogie critique des concepts mobilisés pour qualifier/nommer les dispositifs de recherche mis en œuvre « avec les acteurs » de l’eau : plateforme multi-acteurs, plateforme d’innovation, living labs, observatoires... Ce travail bibliographique qui pourra s’accompagner d’entretiens ciblés permettra de remettre les activités menées dans le cadre du projet TRANSWATER dans une perspective plus large.

Vous aurez également un rôle clé ‘d’accompagnement’ du collectif qui prendra notamment la forme d’observation participante lors des réunions de projet et de discussions régulières avec les chercheurs et chercheuses impliquées dans ce dernier. Ces activités s’inscriront dans une perspective d’explicitation des actions et des postures de recherche de chacun vis-à-vis notamment des notions d’engagement, d’implication, de co-production (des connaissances), et de transformation. Vous contribuerez ainsi à l’élaboration d’une grille d’analyse croisée des dispositifs de recherche et des territoires de l’eau dans lesquels le projet est mis en œuvre, mais aussi à l’élaboration d’une méthodologie et d’outils innovants (y compris participatifs et/ou faisant appel aux dimensions ‘sensibles’ de la recherche) permettant une analyse réflexive croisée des méthodes, approches, postures des membres du projet.

Enfin, vous pourrez, si vous le souhaitez, vous impliquer plus directement dans la mise en œuvre et/ou le suivi des activités de recherche transdisciplinaires conduites sur les différents terrains du projet TRANSWATER.

Votre future équipe

Vous travaillerez sous la direction de Jean-Philippe Venot, géographe, coordonnateur du projet TRANSWATER et directeur adjoint de l’UMR G-EAU, dont les recherches portent sur les politiques de l’eau et de l’irrigation et les projets de développement afférents dans les pays du Sud. Vous rejoindrez une équipe interdisciplinaire d’une quinzaine de chercheurs et chercheuses de l’UMR G-EAU impliqués dans le projet TRANSWATER.

Profil recherché

Vous possédez un diplôme de niveau 8 - Doctorat dans l’un des domaines suivants : géographie humaine, sociologie (y compris des sciences), anthropologie (y compris des connaissances), sciences participatives, de préférence appliqué à des sujets relevant de l’environnement

Vous avez développé les compétences suivantes :

  • Excellente maîtrise des techniques d’entretien en sciences sociales, y compris avec traduction.
  • Excellentes capacités rédactionnelles en français et en anglais (articles scientifiques).
  • Communication en contexte interculturel
  • Maîtrise de l'anglais indispensable (écrit et oral - Niveau C1 minimum).
  • Expérience d’un ou plusieurs terrains dans les pays du Sud.
  • Une expérience préalable en recherche participative ou transdisciplinaire serait un atout.

Vous faites preuves des qualités humaines suivantes :

  • Réflexivité.
  • Capacité à travailler en équipe dans un contexte interdisciplinaire.
  • Esprit d’initiative et capacité de travail en autonomie.
  • Sensibilité aux enjeux de justice et de durabilité.

Pour plus d'informations : cliquez ici

 

Votre mission au service d’une science engagée pour un futur durable : L'IRD en 230 secondes

Date limite pour candidater : 30 avril 2024 !

CV et lettre de motivation sont à transmettre à This email address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it.

Le projet de recherche eGroundwater a dévoilé une application smartphone conçue pour transformer la gestion des eaux souterraines ! 
 
Notre application donne aux utilisateurs les moyens de générer et d'échanger des informations vitales pour la surveillance de l'état des eaux souterraines et des extractions. 
Notre mission : Engager les utilisateurs des eaux souterraines dans la production d'informations et la gestion des ressources. De plus, elle offre de précieuses indications aux agriculteurs pour améliorer l'efficacité de l'utilisation de l'eau. 
 
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