Le projet de recherche EAU&3E a réuni des équipes françaises travaillant sur la question de la durabilité des services d’eau.

Pour la première fois en Europe, depuis une vingtaine d’années, la consommation d’eau potable stagnait ou même baisse dans certaines grandes villes – Paris, Berlin, Madrid, Milan, Barcelone… Or, ce qui pouvait apparaître comme allant dans le sens du développement durable n’y allait pas forcément : pour les services de distribution d’eau ou d’assainissement – industries où les coûts sont largement fixes – une baisse même faible de la consommation signifiait une baisse de recettes. Cette évolution intervenait au moment précis où la facture d’eau était dans le collimateur d’une opinion publique mobilisée contre les augmentations et plus méfiante vis-à-vis du « modèle français » de délégation.

 

 

 

 

 

 

Une source gérée de façon communautaire en Ariège. Crédits : Laure Isnard

Dans ce contexte et face à la montée d’incertitudes nouvelles (évolution incertaine des consommations, retour en vogue des solutions individuelles d’approvisionnement en eau, changement climatique…), comment assurer la durabilité des services d’eau et d’assainissement ? Une modification de la tarification suffirait-elle à résoudre ces problèmes ? Avec quelles conséquences sur les usagers, notamment les plus démunis ?

 

 

C’est à ces questions que les partenaires du projet Eau&3E ont cherché à répondre, en proposant une démarche intégrée et globale de prospective de la durabilité des services d’eau. Il s’est agi pour eux de développer une approche prévisionnelle de la demande en eau (et donc de comprendre ce qui la fait baisser aujourd’hui), mais aussi d’analyser et confronter le potentiel de durabilité des politiques de l’eau selon les trois grands critères du développement durable, que nous appelons les 3 E : Économie, Environnement et Éthique.

Le projet de recherche Eau&3E se situait dans le volet « infrastructures, réseaux et constructions » de l’appel à projets Villes Durables de l’ANR. Il associait 5 partenaires scientifiques et 2 entreprises, localisés à Paris, Strasbourg, Bordeaux et Montpellier. Débuté en 2009, le projet a contribué à répondre à la question que se posaient de plus en plus les autorités distributrices et leurs opérateurs : nos services d’eau sont-ils durables ?

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 Trois grands types de changements hydrologiques ont été identifiés en zones semi‐arides. Le projet a permis de faire :

 Site étudié : aval du kori de Dantiandou associé au dallol Bosso

 

 

 

  • Etat des connaissances sur la surexploitation des eaux souterraines
  • Etat des connaissances sur l’impact de l’utilisation intensive des eaux de surface
  • Etat des connaissances sur l’impact hydrologique du changement de l’occupation des sols

 

 

 

Objectifs scientifiques :

Compréhension et modélisation à plusieurs échelles spatiales emboitées de l’évolution des ressources en eau sous la pression des changements globaux de l’environnement dans les régions semi‐arides.

 Mare permanente de Boula Kouara Tegui (S. Bachir)

 

 

Les résultats escomptés étaient :

  • l’assimilation de ces observations de télédétection aux données in‐situ pour mieux comprendre les mécanismes contrôlant la réponse des systèmes hydrologiques aux changements environnementaux ;
  • le développement de solutions innovatrices pour quantifier l’étendue spatiale et l’évolution temporelle des changements hydrologiques en milieux semi‐arides à partir des observations de télédétection;
  • l’intégration de ces observations de télédétection et in‐situ dans les modèles hydrologiques afin de comprendre les mécanismes de rétroactions et de prévoir l’évolution future des ressources en eau ;
  • une analyse des implications socio‐économiques pour les habitants de ces zones ;
  • une analyse des risques potentiels pour l’alimentation en eau potable et l’irrigation;
  • une analyse des risques potentiels pour les écosystèmes associés ;
  • l’intégration de nos résultats dans les politiques de gestion durable des ressources naturelles


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Jeudi 9 octobre de 11h à 12h30, Laurence Amblard (économiste, UMR Métafort)  nous a présenté ses travaux sur l’action collective agri-environnementale et plus particulièrement sur la gestion de la qualité de l’eau dans les espaces ruraux, avec des approches en économie institutionnelle (théorie des coûts de transaction et théorie de l’action collective Ostrom).

Pauline Brémond / Frédéric Grelot, UMR G-eau ont présenté les résultats du travail de construction de fonctions de dommages à l’agriculture à partir de dires d’experts.

Ces présentations croisées ont permis de discuter la question de la méthodologie de construction de ces fonctions de dommages, utilisées notamment dans le cadre des Analyses Coût-Bénéfice.

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