La thèse s'inscrit dans le projet ANR BlueState, projet qui se donne pour objectif l'analyse des manières dont les États régulent et encadrent l'accès et l'utilisation de l'eau douce, et l'étude des principaux facteurs influençant l'adoption ou le rejet de ces politiques de préservation des ressources en eau et des écosystèmes.
L'effondrement de la biodiversité est particulièrement marqué en milieux aquatiques qui subissent de nombreuses pressions anthropiques. Pour tenter de l’enrayer, la Directive Cadre sur l’Eau (2000) invite les Etats membres de l’Union européenne à développer des politiques de conservation et de restauration. En France, ces politiques, mises en place sous l’égide des Agences de l’eau, sont portées par les gestionnaires territoriaux. Elles n’en restent pas moins technocentrées et descendantes – générant des controverses locales quand bien même des efforts de concertation sont déployés.
RIZE - © Photo : Métropole Lyon
Après plusieurs années, on remarque que les projets de restauration ont malgré tout du mal à aboutir (Lusson, 2021). Ils se heurtent à plusieurs écueils : divergences entre experts, manque de soutien politique et conflits d’usages. Pourtant, les controverses, loin d’être un obstacle, pourraient devenir des opportunités d’exploration collective et de co-construction – favorisant des projets de restauration écologiquement et socialement ambitieux.
AUZON - © Photo : Christelle Gramaglia
La thèse qui s’inscrit dans la suite du projet participatif RESTEAU’DEBAT a trois objectifs :
- La production d'un état des lieux des démarches participatives dans la conception et l'accompagnement des projets de restauration à l'échelle nationale (France) ;
- L'accompagnement de la mise en œuvre et le suivi participatif de deux projets de restauration ;
- L’accompagnement de communautés ripariennes émergentes attentives aux conditions de récupération des rivières.
Il s’agit d’une recherche partenariale qui ambitionne d’identifier les facteurs de réussite des politiques de restauration au-delà des seules interventions techniques – comme care. Dans cette perspective, des méthodes plurielles seront mobilisées - des entretiens individuels et collectifs, l’animation et l’observation d’ateliers participatifs - ainsi que l’accompagnement d’exercices de sciences participatives en collaboration avec l’équipe française du projet RIPACTIV (ZABR) et l'équipe européenne du projet RiVive (Biodiversa).
Mots clés : Socio-anthropologie de l'Environnement - Démarches participatives - Restauration des rivières - Citoyenneté riparienne
En quoi et comment les modifications du régime des inondations affectent la distribution des polluants et entraînent des effets sur la santé, la production agricole et l'environnement.
Intervenant: Sylvain Massuel, hydrogéologue, IRD (UMR G-EAU)
Rivières en tresse, Buëch, Drac et Haute Durance sont des milieux rares menacés par l'activité humaine
Le scénario probable d'une nouvelle crue centennale de la Seine, égale ou supérieure à celle de 1910, est étudiée par des chercheurs et ingénieurs en vue de protéger le métro ou les grands musées et imaginer une ville résiliente.
Initié par la Faculté des Sciences, le festival est porté par l’Université de Montpellier et organisé avec les organismes de recherche IRD, Cirad, INRAe, Inserm, le Centre de l’Imaginaire Scientifique et Technique (CIST) qui le coordonne, et en partenariat avec la Ville de Montpellier et le réseau des médiathèques et de la Culture Scientifique de Montpellier Méditerranée Métropole.
Plus d'information sur https://suddesciences.edu.umontpellier.fr et https://www.imaginairescientifique.fr/festival-sud-de-sciences/
Vendredi 22 novembre 2024, à 11h. Olga Peytavi nous a présenté ses travaux intitulés "Adaptations à la pollution dans la commune minière de Thio en Nouvelle Calédonie".
Résumé :
Dans le Pacifique, les sociétés autochtones ont structuré leur organisation autour de l’environnement et des ressources naturelles – y compris autour de la gestion des aléas climatiques. La pollution minière en Nouvelle-Calédonie, particulièrement à Thio, a engendré des conséquences environnementales et sociales majeures, comme l'engravement des rivières. Ce phénomène, provoqué par les déversements de déchets miniers, a accru les risques d'inondations et altéré la qualité de l'eau, obligeant les habitants à vivre avec. Des déplacements de tribus et des ajustements quotidiens, tels que l'utilisation de différentes sources d'eau, illustrent la manière dont les populations tentent de composer avec cette situation. Malgré les efforts et certaines compensations obtenues, la pollution continue de marquer la vie locale, soulevant la question de l'adaptation versus la résistance face à ces défis persistants.
L'ouvrage intitulé "L’eau, une affaire d’Etat. Enquête sur le renoncement écologique" écrit par Sylvain Barone, vient de paraître aux éditions Raisons d’Agir.
De par le changement climatique (CC), l'agriculture française connaît déjà et va connaître dans un futur proche des situations de stress hydrique plus importantes. L’augmentation de la résilience des systèmes agricoles, c'est-à-dire la capacité d’un système à maintenir son état actuel mais aussi sa capacité à s’adapter face à des changements systémiques, est l’un des leviers majeurs pour atténuer les effets du CC sur l’agriculture. L’irrigation qui est en expansion en France, est vouée à jouer un rôle central et problématique : elle permet aux exploitations d’être à court terme moins vulnérables économiquement aux épisodes de sécheresse. Cependant, elle pourrait s'avérer être à long terme une maladaptation créant de nouvelles vulnérabilités à plusieurs échelles. A l’échelle de l’exploitation, elle augmente la dépendance de la production agricole à la ressource en eau et peut décourager à l’adoption de pratiques agroécologiques d’adaptation au CC. A l’échelle du territoire, elle peut augmenter la consommation d’eau pour l’agriculture dans un contexte de stress hydrique croissant à cause du CC. Le but de cette thèse est donc de comprendre comment l’expansion de l’irrigation en France influe sur la résilience des systèmes agricoles à ces deux échelles et quelles formes de régulations sont les plus efficaces pour assurer une irrigation durable et un juste partage de la ressource en eau. On cherchera donc à voir comment l’irrigation joue sur les performances économiques des exploitations mais aussi comment elle modifie (ou non) les pratiques agronomiques. Enfin, sur deux territoires méditerranéens on verra l’effet de l’irrigation sur les dynamiques de partage de la ressource en eau et la soutenabilité de la gestion de la ressource.
Mots clés : Irrigation, Adaptation, Agroécologie, Adaptation, Changement climatique, Résilience
Le pS-Eau, le Cari et AgroParisTech/UMR GEAU, avec le soutien de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, organisent une table ronde intitulée : « Situation de stress hydrique et de pénurie d’eau, comment les territoires du Nord et du Sud s’adaptent-ils ? ».
Hela Gasmi est intervenue le vendredi 8 novembre 2024, lors d'une conférence sur le thème "Vivre avec la sécheresse" organisée à l'Institut Français de Tunisie.
Vendredi 08 novembre 2024 à 11h00, Charlotte Hemingway a présenté ses travaux intitulés "Analyse du territoire agricole de Limaoua en Tunisie - approche métabolique, historique et prospective (Projet Transwater)".
Résumé :
Dans cette présentation, je présenterai le cadre analytique que j'ai commencé à développer dans ma thèse et que je compte développer dans mon post-doc à G-EAU. Ce cadre d'analyse est issu du couplage de deux approches : 1) l'agriculture comparée (Cochet, 2015), principalement utilisée pour l'analyse des dynamiques agraires et des inégalités socio-économiques, mais explorant peu les questions environnementales ; 2) l'approche du métabolisme socio-écologique (Fischer-Kowalski et Haberl, 2007), qui analyse les transformations des territoires à travers le prisme des flux biophysiques (carbone, azote, énergie, etc.) dans le but de parvenir à une gestion plus durable des ressources contenue dans les limites planétaires (Haas et al., 2020). Dans cette approche, les flux sont généralement représentés entre la « société » (considérée comme un tout) et d'autres composantes territoriales telles que les «cultures» et l' «élevage». Cette représentation laisse peu de place à l'intégration des inégalités sociales dans l'analyse. Le couplage des deux approches conduit donc à considérer la diversité sociale des acteurs d'un territoire et à quantifier les flux biophysiques (eau, énergie, nutriments, etc.) entre ces catégories d'acteurs. En visualisant et en quantifiant ces flux, il est alors possible de mettre en évidence les inégalités sociales entre les acteurs et d'analyser les enjeux de la durabilité environnementale comme des questions sociales.
Je commencerai donc par revenir sur le concept de métabolisme. Ensuite, j'expliquerai comment j'utilise ce concept dans mon travail et, enfin, je donnerai quelques exemples tirés de ma thèse sur une étude de cas indien (zone semi-aride avec irrigation par forages).
Références :
- Cochet, H., 2015. Comparative Agriculture. Springer, Netherlands.
- Fischer-Kowalski, M., Haberl, H. (Eds.), 2007. Socioecological Transitions and Global Change. Trajectories of Social Metabolism and Land Use. Edward Elgar Publishing Ltd, Cheltenham, UK - Northampton, USA.
- Haas, W., Krausmann, F., Wiedenhofer, D., Lauk, C., Mayer, A., 2020. Spaceship earth’s odyssey to a circular economy - a century long perspective. Resour. Conserv. Recycl. 163, 105076. https://doi.org/10.1016/j.resconrec.2020.105076
Andrew Ogilvie, chercheur en Hydrologie à l'IRD interviewé dans Le Monde Afrique suite aux inondations récentes survenues au Sénégal dans la région de Bakel : impact (ou pas) du changement climatique sur la violence de ces inondations ?